Pour le nonce à Damas, on risque d'oublier la Syrie
En Syrie, il n’y a pas de printemps arabe. C’est le nonce apostolique à Damas qui
l’affirme. Mgr Mario Zenari décrit une situation de plus en plus chaotique : trop
de facteurs extérieurs se sont infiltrés dans cette guerre. A la douleur causée par
les bombardements s’ajoutent les représailles menées par les groupes politiques et
religieux. Des centaines d’enlèvements, favorisés par le climat d’instabilité, déciment
les familles.
Un conflit qui risque de tomber dans l'oubli
Dans
une interview à l’agence de presse Asia News, le nonce affirme que la population n’a
plus de voix, que la situation humanitaire est un enfer, que le conflit risque de
sombrer dans l’oubli. Plusieurs de ses employés vivent désormais dans la nonciature.
Les paroisses sont transformées en dortoirs. Les couvents accueillent des personnes
dont les maisons ont été détruites. L’Eglise a mis tout son espace à disposition,
des bureaux aux magasins, et même jusqu’aux lieux de culte. Cependant, sans aides
extérieures et l’hypothèse d’un cessez-le-feu, tous ces efforts risquent de n’être
qu’une petite goutte d’eau dans la mer.
Mgr Zenari exhorte les chrétiens à
prier pour la Syrie. L’Eglise est vraiment restée l’unique institution intègre dans
le pays, où toutes les organisations étatiques et privées sont en train de s’effondrer.
Tous s’adressent à elle: chrétiens, musulmans, alaouites et sunnites. Les ecclésiastiques,
prêtres, religieux et religieuses tentent souvent, au risque de leur vie, d’apporter
la réconciliation et le pardon, même où cela semble impossible.