Combats en RDC : témoignage du secrétaire général de Caritas, de retour de Kinshasa
Les combats se poursuivent en République démocratique du Congo, entre les rebelles
du M23 et l'armée congolaise dans la riche province minière du Nord-Kivu, à l’est
du pays. Des affrontements ont eu lieu mardi 27 novembre dans la région de Kibumba,
à la frontière avec le Rwanda. Dans le même temps, le chef militaire du M23, le général
Sultani Makenga, a déclaré accepter de quitter Goma d'ici vendredi, pour se conformer
à une décision des Etats de la région. Mais le chef politique du M23, Jean-Marie Runiga,
s'est montré lui plus évasif évoquant un retrait rapide de la capitale du Nord-Kivu
si ses revendications concernant la gouvernance, la justice ou les droits de l'Homme
étaient satisfaites. Reste que mercredi matin, des habitants de Goma ont confirmé
le départ de camions avec des munitions et des vivres de la rébellion du M23.
Les
évêques africains dénoncent une offense à la dignité humaine
Pour l’heure
la situation reste confuse et des milliers d’hommes de femmes et d’enfants sont toujours
pris en étau dans les conflits. La semaine dernière les présidents des conférences
épiscopales et Caritas d’Afrique avaient dénoncé une offense à la dignité humaine
et appelé à l’arrêt de la guerre et au respect territorial du pays. « Des milliers
d’hommes, de femmes et d’enfants, victimes des affres de cette guerre qui leur est
imposée, sont désemparés et jetés une fois de plus sur la route dans un dénuement
total à Goma et dans ses environs ». « Ils sont à la merci des intempéries, de la
faim, du viol et de toute sorte d’exactions, y compris l’enrôlement d’enfants.
Des
implications extérieures
Dans ce texte les évêques dénoncent « l’exploitation
illégale des ressources naturelles qui est la principale cause de cette guerre » et
demandent à l’ONU, à l’Union africaine, à l’Union européenne et aux gouvernements
de la RDC et des pays « impliqués de quelque manière que ce soit dans cette guerre
» outre aux multinationales du secteur extractif, de trouver « une solution juste
et concertée, capable de mettre définitivement fin aux souffrances des populations
civiles de l’Est de la RDC. Michel Roy secrétaire général de Caritas internationalis,
était à Kinshasa, aux côtés des évêques, lors de la publication de ce texte. Il s’attarde
sur ses grandes lignes, sur les causes des violences et pointe du doigt les commanditaires
du conflit.