Inauguration du KAICIID à Vienne: importante délégation vaticane
Le KAICIID, Centre International pour le Dialogue Interreligieux et Interculturel
Roi Abdallah Ben Abdelaziz, sera inauguré lundi soir à Vienne, en présence, notamment,
du secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-Moon et du président du Conseil pontifical
pour le Dialogue interreligieux, le cardinal Jean-Louis Tauran, ainsi que de quelque
600 invités. Ce Centre est le résultat d’une initiative lancée il y a neuf ans par
le Roi d’Arabie Saoudite. Ce pays est l’un des trois Etats co-fondateurs avec l’Autriche
et l’Espagne. Le Saint-Siège a accepté d’y adhérer en qualité d’Observateur Fondateur
; une délégation vaticane de haut niveau a été envoyée à la cérémonie d’inauguration.
L’inauguration a été précédée d’un symposium sur les moyens de promouvoir
le dialogue : initiatives culturelles, éducation des jeunes, solution des situations
de conflit.Toutes les grandes religions et traditions sont représentées, ce qui favorise
les échanges en marge des cérémonies officielles.
Rideau de fumée ou réel
espace de dialogue ?
Le KAICIID a suscité de vives critiques et soulevé
de nombreuses interrogations ; car le Centre est financé, pour les trois premières
années, par l’Arabie saoudite, un pays où la liberté religieuse n’existe pas, où les
cultes publics non-musulmans sont interdits, où les conversions sont punissables de
mort et où les défenseurs des droits humains et les dissidents font l’objet d’une
sévère répression. Pour ses détracteurs, ce Centre sous le prétexte du dialogue, ne
servira que les intérêts politiques et religieux de l’Arabie Saoudite. Certains y
voient même une offensive médiatique de l’Arabie Saoudite pour promouvoir le Wahhabisme.
En sa qualité d’Observateur Fondateur, le Saint-Siège a fait savoir, il y
a quelques jours, par la voix du directeur du Bureau de presse, le père Federico Lombardi,
qu’il ne manquerait pas d’exprimer ses préoccupations quant au respect authentique
des droits fondamentaux des chrétiens qui vivent dans des pays à majorité musulmane.
Pour le Saint-Siège, le nouveau Centre de Vienne peut offrir un espace adéquat pour
exposer des exigences et chercher des solutions.
Des modérés soigneusement
choisis par les Etats fondateurs
Un budget annuel de 10 à 15 millions d’euros
doit permettre le fonctionnement du centre, avec une équipe de 25 personnes à Vienne.
Le KAIICID sera gouverné par un conseil de neuf membres de différentes religions,
des « modérés », nommés par les Etats fondateurs. Parmi eux, le père Miguel Ayuso,
secrétaire du Conseil pontifical pour le Dialogue interreligieux et le métropolite
orthodoxe Emmanuel de France. Le poste de Secrétaire général a été confié à l’ancien
vice-ministre saoudien de l’Education, Fayçal Bin Abdulrahman Bin Muaammar.