Divergences politiques sur le futur budget de l'Union Européenne
A Bruxelles, se tient ce vendredi la deuxième journée de sommet européen consacrée
au budget de l’Union pour 2014-2020. Les discussions entre les 27 dirigeants de l’UE
reprendront ce midi, pause matinale nécessaire, car hier soir le sommet s’est achevé
vers 2 heures du matin et on semblait encore loin d’un compromis budgétaire.
Le
compte-rendu de Marie Duhamel
Pas
de date, mais déjà la certitude qu’un autre sommet sera nécessaire pour se mettre
d’accord sur le budget de la prochaine décennie. La chancelière allemande avait d’ailleurs
jugé possible un tel report dès son arrivée à Bruxelles jeudi. Il faut « donner du
temps au temps » affirmait cette nuit le président français, François Hollande.
Jeudi
soir, le président du Conseil européen, dont la première proposition de budget a été
assez rapidement rejetée, Herman Van Rompuy a exhorté les chefs d’état à travailler
avec « à l’esprit l’intérêt européen, parallèlement aux intérêts nationaux », car
chaque Etat membre a ses exigences propres, comme le Royaume-Uni. Soumis à une forte
pression dans son pays, le Premier ministre David Cameron a exigé le maintien du rabais
britannique, un acquis obtenu par Margareth Thatcher dans les années 80 en raison
du décalage important entre ce que Londres verse à Bruxelles et ce qu’il perçoit comme
subvention. Paris est opposé à ce privilège et défend en revanche la Politique Agricole
Commune.
Coupes budgétaires
Faut-il avoir une politique européenne
ambitieuse ou faire des coupes drastiques, crise oblige ? L’Allemagne et le Royaume-Uni
penchent pour la deuxième option. Selon une source européenne, Angela Merkel voudrait
des coupes supplémentaires de 30 milliards d'euros. David Cameron va encore plus loin
avec des coupes de l'ordre de 40 à 50 milliards, selon des responsables européens
engagés dans les négociations.
Il existe une variable politique, mais aussi
des problématiques techniques complexes. C'est ce que nous explique Charles
de Marcilly, responsable de la Fondation Robert Schuman à Bruxelles
Le président
du Conseil propose un budget de 973 milliards, soit 73 milliards de moins que ce que
souhaitait la Commission européenne, mais où investir cet argent ? A l’inverse de
Londres, Herman Van Rompuy ne veut pas toucher au salaire des fonctionnaires européens
et propose de les faire passer au 40 heures, sans augmentation.
PAC et
aide au pays les plus pauvres de l'UE : les points sensibles
Dans sa seconde
proposition, le président du Conseil propose également de soustraire aux budgets pour
la croissance et les grandes infrastructures, afin de redistribuer des fonds à la
politique de cohésion en faveur des pays les plus pauvres de l'Union et à la Politique
Agricole Commune, particulièrement chère à la France. Deux pôles de dépenses qui avaient
vu leur budget fondre dans la première proposition d’Hermann Van Rompuy.