2012-11-21 17:50:15

La Caritas Goma dénonce la situation dramatique des déplacés dans le Nord Kivu


En République démocratique du Congo, les rebelles du M23 consolident leur emprise sur Goma. Ils ont exigé le départ du président Joseph Kabila. Véritable démonstration de force des militaires pro-rwandais, ils ont tenu un meeting dans le stade de la ville. Le porte-parole militaire du M23, le colonel Vianney Kazarama a prévenu qu’ils ne « s’arrêteraient pas à Goma » et qu’ils iraient « jusqu’à Bukavu, Kisangani et Kinshasa ». Les troupes du M23 continuent en effet leur avancée. Ils ont pris mercredi la ville de Saké qui se trouve à une vingtaine de kilomètres au sud-est de Goma faisant fuir l’armée régulière.

La communauté internationale condamne les rebelles du M23

Les présidents ougandais, Yoweri Museveni, rwandais, Paul Kagame et de République démocratique du Congo, Joseph Kabila, réunis à Kampala, ont exigé des rebelles congolais du M23 qu'ils se retirent de Goma. Dans la capitale du Nord Kivu, les habitants ont repris lentement leurs activités mercredi. Aucun coup de feu n'a été entendu durant la nuit de mardi à mercredi. Des soldats du M23 stationnent aux carrefours pendant que d'autres patrouillent le long des principales artères.

Le Conseil de sécurité de l'ONU a soutenu mardi à l'unanimité une résolution appelant à des sanctions contre deux chefs du M23, Innocent Kaina et Baudouin Ngaruye. La résolution, proposée par la France, demande également aux pays étrangers qui soutiennent le M23 de mettre fin à leur soutien aux rebelles. Le Rwanda notamment est visé même si ses dirigeants nient toute implication dans le conflit.

Les déplacés manquent d'eau et de nourriture

Dans un communiqué, la force de l’ONU en RDC (Monusco) a affirmé qu'elle restait « engagée » à Goma mettant en garde contre toute atteinte aux droits de l'homme. Cependant le mandat de la Monusco reste très limité car il ne permet pas d’intervenir. 17 000 casques bleus sont déployés dans toute la RDC, le plus grand contingent dans le monde.

Les nouveaux combats de ces derniers jours ont provoqué d'importants mouvements de population et notamment la fuite de populations déplacées, désormais affamées, selon Médecins sans Frontières. « Il y a urgence car cela représente plus de 100 000 déplacés, sans aucun abri, sans accès à l'eau, sans aucune nourriture et une partie d'entre eux sont porteurs de choléra », a souligné le Marcela Allheimen, responsable de MSF à Paris.

Retour sur la situation à Goma mercredi 21 novembre avec Eddy Yamwenzyio, coordinateur des urgences à la Caritas Goma RealAudioMP3

Des propos recueillis par Thomas Chabolle

(Photo : Le corps d'un soldat de l'armée régulière gisant à terre sur une route reliant Goma à Saké)








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