La souveraineté territoriale de la RDC a été violée. Comment Kinshasa peut reprendre
le contrôle de Goma, tombée aux mains du M23, qui serait soutenu par le Rwanda ? Avec
les autorités politiques congolaises, la communauté internationale tente d’apporter
une réponse à cette question.
Contre l’agression, le président de la RDC Joseph
Kabila a immédiatement appelé à la mobilisation générale de tous les congolais. Pas
certain, ceci dit, que les habitants de Goma, les premiers concernés, sachent interpréter
ces propos pour oser une rébellion contre d’anciens soldats organisés en groupe armé.
Sans doute terrorisés, ce n’est pas à eux de négocier un retrait.
Pour Washington,
le Rwanda, qu’il soupçonne comme Kinshasa d’ailleurs de soutenir les rebelles du M23,
seule Kigali peut aujourd’hui raisonner les mutins. Mais le président rwandais devrait
à nouveau pousser son homologue Joseph Kabila qu’il doit rencontrer aujourd’hui en
Ouganda à négocier avec les rebelles. Option souhaitée par le M23 dont les membres
s’étaient rebellés pour obtenir en avril dernier le droit à ne pas être mutés au sein
de l’armée régulière, afin de garder probablement le pouvoir dans leur zone d’influence.
Kinshasa rejette le dialogue. On ne négocie pas. Quelle option reste-t-il
alors ? Pas celle de la force. L’armée congolaise accusée de débandade s’est repliée
à Sake, à 20 km de là. Paris suggère donc la révision du mandat des 1 500 casques
bleus qui se trouvent actuellement à Goma. La France estime qu’ils devraient pourvoir
intervenir, mais pour faire quoi ? Repousser les rebelles ou protéger les femmes et
les enfants qui ont été enlevés hier sous leurs yeux ? Mais l’ONU a affirmé mardi
que sa mission ne pouvait pas être d’ouvrir le feu en mettant en danger la vie des
civils. Sa mission est de rappeler au M23 qu'il est soumis aux lois internationales
sur les droits de l'homme.
(Photo: un rassemblement organisé par le M23 au
lendemain de leur prise de Goma)