Colloque au Vatican entre une délégation catholique et une délégation iranienne
Pour mener à bien la promotion de la justice dans le monde actuel, chrétiens et musulmans
doivent continuer à approfondir leur compréhension mutuelle par le dialogue et la
coopération. Il ne peut y avoir de justice sans liberté de conscience. C’est ce qui
ressort d’un communiqué conjoint publié à l’issue d’une rencontre entre catholiques
et chiites iraniens.
Cette année, c’est au Vatican que se sont tenues les discussions
entre le Conseil pontifical pour le Dialogue interreligieux et le Centre pour le Dialogue
interreligieux de l’Organisation pour la Culture et les Relations islamiques. Ce colloque
qui a duré trois jours, du 19 au 21 novembre, était le huitième du genre. Il était
présidé par le cardinal Jean-Louis Tauran et par son Excellence Mohammad Bagher Korramshad.
Chacune des deux délégations était composée d’une dizaine de membres.
La
promotion de la justice dans le monde contemporain
La discussion a porté
sur la Coopération entre Catholiques et Musulmans pour la promotion de la justice
dans le monde contemporain. C’était le thème choisi pour cette 8° session. Il a été
développé en quatre sous-thèmes, selon les points de vue catholique et musulman chiite
: 1) le concept de justice ; 2) la justice pour la personne humaine ; 3) la Justice
pour les différentes composantes de la société ; 4) la justice pour la famille humaine
tout entière.
Le communiqué final, rendu public le 21 novembre à la mi-journée,
indique que le colloque s’est déroulé dans un climat amical. Les deux parties se sont
déclarées conscientes des défis actuels, et préoccupées par ces mêmes défis, y compris
par la crise économique, la situation écologique, l’affaiblissement de la famille
en tant qu’institution de base et les menaces contre la paix.
Un travail
à partir de nos valeurs communes
Reconnaissant à la fois leurs convergences
et leurs différences, les participants se sont focalisés sur leur champ d’action commun
et sur les valeurs qu’ils partagent :
1. La foi en un seul Dieu qui a créé
toute chose nous confère une compréhension globale de la Justice. Les divers domaines
de son application sont interdépendants : personnel, communautaire, social, politique,
économique, culturel, et juridique.
2. En tant que vertu fondée sur la dignité
humaine, la justice exige l’exercice de la raison, éclairée par Dieu. La reconnaissance
et le respect de la liberté de conscience réciproque est une condition nécessaire
pour que la justice règne dans les sociétés.
3. La nature dynamique du concept
de justice lui permet de s’adapter aux nouveaux défis du monde contemporain.
4.
Les responsables religieux, les institutions et chaque croyant ont le devoir de dénoncer
l’injustice et l’oppression sous toutes leurs formes et de promouvoir la justice dans
le monde. Les signataires déclarent croire que leurs religions possèdent des ressources
susceptibles d’aider les peuples à faire de la justice une réalité.
5. Pour
mener à bien la promotion de la justice dans le monde actuel, chrétiens et musulmans
doivent continuer à approfondir leur compréhension mutuelle par le dialogue et la
coopération.
6. Il est nécessaire de cueillir les fruits de cette rencontre
et de les transmettre aux personnes et aux communautés et sociétés respectives afin
qu’ils puissent avoir un impact réel sur le monde.
Les participants ont été
reçus par Benoît XVI qui les a encouragés à poursuivre un dialogue authentique et
fructueux. Ces colloques se tiennent tous les deux ans. Le prochain aura lieu à Téhéran
dans deux ans.
(Photo: le cardinal Jean-Louis Tauran, président du Conseil
pontifical pour le dialogue interreligieux)