2012-11-21 14:51:39

Colloque au Vatican entre une délégation catholique et une délégation iranienne


Pour mener à bien la promotion de la justice dans le monde actuel, chrétiens et musulmans doivent continuer à approfondir leur compréhension mutuelle par le dialogue et la coopération. Il ne peut y avoir de justice sans liberté de conscience. C’est ce qui ressort d’un communiqué conjoint publié à l’issue d’une rencontre entre catholiques et chiites iraniens.

Cette année, c’est au Vatican que se sont tenues les discussions entre le Conseil pontifical pour le Dialogue interreligieux et le Centre pour le Dialogue interreligieux de l’Organisation pour la Culture et les Relations islamiques. Ce colloque qui a duré trois jours, du 19 au 21 novembre, était le huitième du genre. Il était présidé par le cardinal Jean-Louis Tauran et par son Excellence Mohammad Bagher Korramshad. Chacune des deux délégations était composée d’une dizaine de membres.

La promotion de la justice dans le monde contemporain

La discussion a porté sur la Coopération entre Catholiques et Musulmans pour la promotion de la justice dans le monde contemporain. C’était le thème choisi pour cette 8° session. Il a été développé en quatre sous-thèmes, selon les points de vue catholique et musulman chiite : 1) le concept de justice ; 2) la justice pour la personne humaine ; 3) la Justice pour les différentes composantes de la société ; 4) la justice pour la famille humaine tout entière.

Le communiqué final, rendu public le 21 novembre à la mi-journée, indique que le colloque s’est déroulé dans un climat amical. Les deux parties se sont déclarées conscientes des défis actuels, et préoccupées par ces mêmes défis, y compris par la crise économique, la situation écologique, l’affaiblissement de la famille en tant qu’institution de base et les menaces contre la paix.

Un travail à partir de nos valeurs communes

Reconnaissant à la fois leurs convergences et leurs différences, les participants se sont focalisés sur leur champ d’action commun et sur les valeurs qu’ils partagent :

1. La foi en un seul Dieu qui a créé toute chose nous confère une compréhension globale de la Justice. Les divers domaines de son application sont interdépendants : personnel, communautaire, social, politique, économique, culturel, et juridique.

2. En tant que vertu fondée sur la dignité humaine, la justice exige l’exercice de la raison, éclairée par Dieu. La reconnaissance et le respect de la liberté de conscience réciproque est une condition nécessaire pour que la justice règne dans les sociétés.

3. La nature dynamique du concept de justice lui permet de s’adapter aux nouveaux défis du monde contemporain.

4. Les responsables religieux, les institutions et chaque croyant ont le devoir de dénoncer l’injustice et l’oppression sous toutes leurs formes et de promouvoir la justice dans le monde. Les signataires déclarent croire que leurs religions possèdent des ressources susceptibles d’aider les peuples à faire de la justice une réalité.

5. Pour mener à bien la promotion de la justice dans le monde actuel, chrétiens et musulmans doivent continuer à approfondir leur compréhension mutuelle par le dialogue et la coopération.

6. Il est nécessaire de cueillir les fruits de cette rencontre et de les transmettre aux personnes et aux communautés et sociétés respectives afin qu’ils puissent avoir un impact réel sur le monde.

Les participants ont été reçus par Benoît XVI qui les a encouragés à poursuivre un dialogue authentique et fructueux. Ces colloques se tiennent tous les deux ans. Le prochain aura lieu à Téhéran dans deux ans.

(Photo: le cardinal Jean-Louis Tauran, président du Conseil pontifical pour le dialogue interreligieux)







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