Depuis un an Mario Monti tente de redonner à l'Italie le sens de l'Etat
Mario Monti souffle sa première bougie en tant que président du Conseil en Italie.
Voilà maintenant un an - il a été nommé le 13 novembre 2011 - que le chef du gouvernement
lance des réformes impopulaires mais obligatoires pour éviter à l’Italie les attaques
répétées sur les marchés financiers. De près de 600 points, le désormais tristement
célèbre spread est redescendu à un peu plus de 300. Mais derrière ce chiffre qu’en
est-il de l’action du président du conseil ? Bien que 4 Italiens sur 10 se déclarent
«déçus», Mario Monti jouit encore d'une cote de confiance de 46%. En septembre
le taux de chômage était de 10,8%.
Des réformes structurelles
Changement
sur le fond et sur la forme. Au bord du gouffre économique la sobriété du « professore
» était plus adéquate que les extravagances du Cavaliere Silvio Berlusconi.
Un gouvernement composé de technocrates compétents et dirigé par un homme dédié uniquement
à sa tache sans calculs politiciens. Voilà ce dont l’Italie avait besoin pour retrouver
une crédibilité internationale écornée. Mais à l’inverse de ses prédécesseurs, le
gouvernement Monti n’a pas misé. Le pays avait besoin de réformes structurelles repoussées
depuis plus de dix ans et les chantiers ont été lancés : réformes du système des retraites,
rétablissement de la taxe immobilière, diminution drastique des dépenses publiques,
lutte plus sérieuse à l’évasion fiscale, loi contre la corruption, simplification
de la carte administrative.
Redonner à l'Italie le sens de l'Etat
C'est
ce dont avait besoin l’Italie pour entamer un assainissement de ses comptes fortement
dégradés. Le tout avec une majorité disparate composée de partis qui jamais auparavant
n’auraient songé à faire taire leurs querelles pour le bien du pays. Les prochaines
élections auront lieu en avril prochain. Mario Monti s’est dit prêt à poursuivre sa
mission si aucun gouvernement stable ne sortait des urnes. Il l’avait précisé en arrivant
à Palazzo Chigi : redonner à l’Italie le sens de l’Etat. Angelino Alfano l'un des
principaux leaders de la droite italienne et dauphin de Silvio Berlusconi s'est clairement
déclaré contre l' «hypothèse du Monti Bis», en dénonçant l'alliance objective
du gouvernement «technique» avec le centre-gauche.
Le compte rendu
d'Olivier Tosseri
(Photo
: Le président du Conseil italien, Mario Monti)