Les conflits pèsent lourdement sur l'environnement
On célébrait ce mardi 6 novembre une journée internationale pour la prévention de
l’exploitation de l’environnement en temps de guerre. Cette journée peu connue du
grand public a été proclamée par l’Assemblée générale de l’ONU en novembre 2001 pour
attirer l’attention sur les dégâts causés aux ressources naturelles et aux écosystèmes
par les belligérants, au cours des conflits armés. Alors que les pertes humaines et
financières sont généralement comptabilisées, l'environnement demeure souvent une
victime silencieuse des conflits. Il existe pourtant des armes et des stratégies de
guerre conçues pour détruire les sites naturels qui ont un impact considérable sur
les populations locales.
Pas de paix durable si les ressources naturelles
et les écosystèmes sont détruits
Dans le seul but de prendre un avantage
militaire, il arrive que l'eau des puits soit polluée, des récoltes brulées, des forêts
abattues, la terre empoisonnée ou des animaux tués. Dans les dernières décennies,
des pays comme le Soudan, la RDC, l’Irak, le Liban, l’Afghanistan, les Balkans ont
subi d’énormes dégâts. Le programme des Nations Unies pour l’environnement a relevé
que, lors des soixante dernières années, au moins 40% de tous les conflits internes
avaient été liés à l'exploitation de ressources naturelles, soit des ressources de
grande valeur comme le bois de construction, les diamants, l'or et le pétrole, soit
des ressources rares, telles que les terres fertiles et l'eau. Il a également été
constaté que les conflits impliquant des ressources naturelles avaient deux fois plus
de chances de se reproduire. il ne peut pas y avoir de paix durable si les ressources
naturelles et les écosystèmes dont dépendent les populations sont détruits.
Cette
année le secrétaire général des Nations Unies a invité tous les pays à redoubler d’efforts
pour prévenir les conflits provoqués par les ressources naturelles. Les ressources
– écrit ban Ki Moon - ne doivent plus se révéler une malédiction qui compromette la
sécurité des États fragiles et les fondements d’un développement durable.
(Photo
de Nanni Fontana : Pili Pili, mine d'or au Congo, où les ressources naturelles sont
source de conflits.)