Dossier : le pacte de compétitivité, virage décisif pour la France ?
En France, le gouvernement suit, ou presque, les préconisations du rapport remis lundi
par l’ancien patron d’EADS, Louis Gallois, sur la compétitivité afin de mettre un
terme au décrochage industriel du pays. Le Premier ministre Jean-Marc Ayrault évoque
une étape décisive dans la sortie de crise de la France. Le pacte de compétitivité,
présenté ce mardi prévoit la création d’un crédit d’impôt de 20 milliards d’euros
aux entreprises financé par des économies budgétaires et une hausse de la TVA en 2014.
Sur le point le plus sensible, la diminution du coût du travail, le gouvernement a
choisit un axe différent du rapport Gallois.
Plutôt qu’une baisse des cotisations
patronales et salariales, le gouvernement va faire un chèque aux entreprises sous
la forme d'un crédit d'impôt indexé sur la masse salariale déclarée en France pour
des niveaux allant jusqu'à 2,5 fois le salaire minimum. Cette mesure, qui représente
l'équivalent d'une baisse de 6% du coût du travail selon le gouvernement, grèvera
le budget à partir de 2014 puisque les entreprises l'obtiendront pour la première
fois cette année-là sur leur exercice 2013.
Le budget sera au total de 20
milliards d'euros sur trois ans. Il sera financé pour 10 milliards par des économies
supplémentaires dans les dépenses publiques sur deux ans (2014-2015), et pour 10 milliards
par une hausse de la TVA et la mise en place d'une fiscalité écologique. Le taux principal
de la TVA va augmenter légèrement de 19,6% à 20%, mais seulement au 1er janvier 2014
pour ne pas freiner la consommation. Pour Jean-Yves Naudet, président de l’association
française des économistes catholiques ce pacte représente un virage décisif