Vatileaks, acte II : début du procès de Claudio Sciarpelletti
Un nouveau procès s'est ouvert ce lundi. Il avait été annoncé par le directeur de
la Salle de presse du Saint-Siège, le 23 octobre dernier. Quatre semaines après la
condamnation à 18 mois de prison de l’ancien majordome du Pape, reconnu coupable le
6 octobre dernier de vol aggravé, une seconde personne comparaissait. Claudio Sciarpelletti,
un technicien informatique de la Secrétairerie d’Etat, est mis en examen dans le cadre
de cette affaire de vols de documents confidentiels. Il est soupçonné d’être le complice
de Paolo Gabriele et accusé d’avoir aidé ce dernier à subtiliser des documents. Au
cours d’un échange avec les journalistes l’été dernier, le directeur du Bureau de
presse du Saint-Siège avait minimisé le rôle de l’informaticien.
Claudio Sciarpelletti
qui risque 1 an de prison, s'est présenté ce matin, contrairement à l'audition du
29 septembre dernier, où il était représenté par son avocat Gianluca Benedetti. L’audience
s’est ouverte à 9h17 en présence donc de l’accusé qui n’a pas pris la parole. Parmi
les témoins appelés à la barre, Paolo Gabriele condamné il y a quatre semaines à 18
mois de prison pour vol aggravé et désormais incarcéré au Vatican, le commandant de
la gendarmerie Vaticane, Domenico Giani, ainsi que le major de la Garde suisse, William
Kloter.
Aucune image de l'audience n'a été fournie à la presse, par "respect
de la vie", a expliqué le Directeur du Bureau de presse du Saint-Siège, le Père Lombardi.
Claudio
Sciarpelletti, peu clair sur ses relations avec Paolo Gabriele
Ce procès
pourrait aider à comprendre si Paolo Gabriele a bénéficié de complices dans la livraison
de documents. Au cours de l’audience, lundi matin, l’avocat de la défense a indiqué
que le nom de son client avait été signalé par une source anonyme faisant état de
contacts fréquents entre Claudio Sciarpelletti et l’ancien majordome du Pape Paolo
Gabriele. Or, selon la défense, les deux hommes se tutoyaient mais se voyaient rarement.
L'avocat a noté que Gabriele n'avait jamais demandé à Sciarpelletti, qui pourtant
était responsable de la maintenance de tous les ordinateurs personnels du Saint-Siège,
d'intervenir sur son ordinateur. Le tribunal a accepté les demandes de la défense
pour que soient examinés au procès plusieurs points déjà soulevés pendant le procès
Gabriele, afin de préciser notamment les relations entre les deux hommes.
Une
mystérieuse enveloppe contenant des documents confidentiels
En mai dernier,
la gendarmerie vaticane avait découvert une enveloppe blanche suspecte dans un tiroir
de son bureau. Ce pli portait au verso le timbre bleu de l'office d'informations et
de documentations de la Secrétairerie d'Etat et au recto l'inscription « Personnel
P. Gabriele », le nom de l’ancien majordome. Dans cette enveloppe se trouvaient des
photocopies de documents confidentiels publiés dans le livre qui déclencha l’affaire
Vatileaks, « Sua Santità » du journaliste italien Gianluigi Nuzzi. Elle contenait
notamment un document contre le commandant de la gendarmerie du Vatican, Domenico
Giani. Claudio Sciarpelletti s’était contredit sur la provenance de cette enveloppe.
L' informaticien de la Secrétairerie d’Etat est poursuivi pour recel.
Seul
un groupe très restreint de journalistes peut assister aux audiences et ne peut transmettre
les informations qu’à la fin des débats. Ni photographes ni cameramen ne sont admis
dans la salle. Le président de la Cour a fixé une deuxième audience à samedi prochain.
(Photo : Au Vatican, la salle du tribunal où s'est déroulé le procès de Paolo
Gabriele, à droite sur cette photo.)