Les élections régionales anticipées avaient lieu ce dimanche en Sicile, après la démission
cet été du gouverneur de droite accusé de collusion avec la mafia. Le parti de droite
PDL est sorti perdant de ce scrutin d’hier. Le parti démocratique de centre-gauche
est en effet arrivé en tête avec près de 31% des voix contre à peine 25 % pour le
parti de Silvio Berlusconi, suivi de près par le mouvement populiste des "5 étoiles"
du comique Bepe Grillo. Le mouvement anti-partis fait une percée dans un climat générale
de défiance. Le compte-rendu d'Olivier Bonnel
Sans attendre
les résultats définitifs, le leader du Parti Démocrate, Pier Luigi Bersani, n'a pas
hésité à qualifier ce résultat d'"historique ». Mais la victoire annoncée de
la gauche traduit plus une défiance généralisée envers la politique si l’on en juge
d’abord par le faible taux de participation qui n'a pas dépassé les 47%, et surtout
le très bon score du mouvement populiste« 5 étoiles » de l’humoriste Bepe Grillo.
Ce dernier a mené une campagne de près de 3 semaines sur l’île, et fait salle comble
pour dénoncer les politiciens de droite comme de gauche.
Avec près de 20 %
de chômage, le double de la moyenne nationale, la corruption et la présence encore
fortes des réseaux mafieux, les défis sont encore immenses pour la Sicile. Il y a
trois semaines, la conférence épiscopale sicilienne avait publié un document contre
le gaspillage des ressources publiques et la corruption, un document qui dénonçait
la "dégradation morale et sociale au-delà du niveau d'alerte ». Les éveques
expliquaient surtout que ne pas aller voter "serait comme fuir ses responsabilités".
Lundi soir, beaucoup espèrent, à droite, mais aussi à gauche que le scrutin sicilien
ne préfigure pas celui des élections générales, en mai 2013.