Synode : un “message au Peuple de Dieu” en cours d’élaboration
Dans la matinée du 20 octobre, dans la salle du Synode, au Vatican, le Card. Giuseppe
Betori, archevêque de Florence, a lu la première ébauche du Message final du Synode
qui sera adressé à tous les croyants répandus à travers le monde. Le texte est provisoire
: il sera remanié en fonction des remarques des participants à l’Assemblée. La première
lecture a d’ailleurs été suivie d’une discussion animée.
Le thème de cette
Assemblée, la nouvelle évangélisation pour la transmission de la foi, est vaste
; le texte présenté samedi est long. Plusieurs intervenants ont demandé qu’il soit
écourté pour le rendre plus percutant. En raison de la diversité des situations, des
paragraphes spécifiques ont été ajoutés pour chaque continent. Longuement applaudi,
qualifié par certains d'amirable et brillant, le message reflète, de
manière presque exhaustive, la richesse des interventions qui se sont succédé depuis
le 8 octobre.
Pas de place pour le pessimisme
La nouvelle évangélisation
est une urgence qui touche toutes les régions du monde. Il ne s’agit pas de tout recommencer
à zéro, ni d’inventer des stratégies, comme si l’Evangile était un produit à placer
sur le marché des religions ; mais le contexte social et culturel actuel appelle l’Eglise
à quelque chose de nouveau.
Pour évangéliser le monde, plusieurs évêques l’ont
souligné, l’Eglise doit d’abord évangéliser ses membres. Le texte reconnaît avec humilité
que la pauvreté et la faiblesse des disciples de Jésus, en particulier de ses ministres,
pèsent sur la crédibilité de sa mission. Il lance donc un appel à la conversion mais
aussi à la confiance : il faut vaincre la peur par la foi, le découragement par l’espérance,
l’indifférence par l’amour. Ce monde est plein d’incongruités et de défis, blessé
par le mal. Mais les phénomènes de la globalisation, les migrations, la sécularisation….
sont aussi des occasions de diffusion de la foi qu’il faut affronter avec humilité
mais aussi avec détermination.
Un texte qui reflète la richesse et la diversité
des interventions
Le texte réserve une attention spéciale au monde des
communications sociales et surtout aux nouveaux médias ainsi qu’aux nouvelles générations
; il préconise la lecture fréquente des Saintes Ecritures, ainsi que la contemplation
et le silence priant ; il insiste sur la tâche essentielle de la famille et
de la vie consacrée, sur le rôle irremplaçable de la paroisse et sur l’importance
de la beauté des liturgies sacrées, sur le ministère décisif du prêtre, et sur la
coresponsabilité des fidèles, hommes et femmes ; il exprime sa reconnaissance aux
diverses formes d’associations, mouvements et nouvelles réalités ecclésiales en les
exhortant à la communion avec l’Eglise ; il aborde la question douloureuse des couples
en situation irrégulière en leur rappelant que la communion ecclésiale ne leur
est pas niée, même s’ils ne peuvent pas en partager l’expression eucharistique.
La
dimension œcuménique de la nouvelle évangélisation est par ailleurs soulignée ainsi
que l’importance du dialogue avec les cultures, avec la science et le monde de l’économie.
Le texte recommande l’insertion de la doctrine sociale de l’Eglise dans les parcours
de nouvelle évangélisation. A propos du dialogue interreligieux – qui veut être une
contribution à la paix et qui refuse tout fondamentalisme - il affirme que l’évangélisation
se fait avec la conviction de la vérité qui est le Christ et non contre quelqu’un.
Des messages spécifiques aux Eglises des diverses régions du monde
L'Eglise
n'oublie pas la diversité. Le texte, provisoire, s'adresse aux chrétiens des différents
continents évoquant les différents défis auxquels ils sont confrontés : l'émigration
pour les uns, la violence et les conflits pour les autres, la sécularisation parfois
agressive, la persécution.... Certains ont demandé qu'il se prononce de manière plus
nette contre l'oppression, les inégalités et les injustices.