En Uruguay, le Sénat a approuvé mercredi la loi sur la dépénalisation de l’interruption
volontaire de grossesse. L’Eglise uruguayenne a réagi en exprimant sa « profonde douleur
» pour une loi qui « en pratique légalise l’avortement ». Le Vicariat pour la Famille
et la Vie de l’archidiocèse de Montevideo souligne dans un communiqué que « cette
décision va à l’encontre du premier droit humain qui est le droit à la vie, et que
cette décision est en contraste avec la Constitution », « qu’il s’agit d’une agression
contre l’être humain innocent, et donc contre toute la société uruguayenne dans son
ensemble, une offense à Dieu ».
Cette loi est une blessure infligée à la
nation
« Nous étions orgueilleux, poursuit le communiqué des évêques, d’être
l’un des premiers pays à avoir aboli la peine de morts, mais aujourd’hui nous vivons
un jour de grande tristesse pour l’Uruguay, un pays qui s’est avéré un refuge pour
de nombreuses personnes qui sont arrivées à la recherche de nouvelles opportunités,
une société dans laquelle beaucoup ont trouvé des motifs pour continuer à vivre et
qui aujourd’hui nie à d’autres uruguayens le droit de vivre. Cette loi approuvée par
le Sénat est une blessure infligée à la nation, aux plus nobles traditions de notre
terre ».
« L’Eglise, ajoute le communiqué, comprend le drame que vivent de
nombreux couples et que vivent tout spécialement les femmes face à une grossesse non
désirée, mais a toujours affirmé que cette situation exige des personnes qui y sont
confrontées –les familles, la société civile et les autorités – à trouver des solutions
qui respectent la vie ».
L'Uruguay est le troisième pays d'Amérique Latine
à légaliser l'avortement
La loi, approuvée mercredi prévoit l’avortement
jusqu’à la 12ème semaine et dans certains cas jusqu’à la 14ème
semaine, dans le cadre d’une consultation avec une commission de médecins, de psychologues
et d’assistants sociaux. L’avortement pourra par contre être directement autorisé
en cas de graves risques pour la santé de la mère, dans les cas de viols et de malformations
du fœtus. L’Uruguay, après Cuba en 1965 et la Guyane en 1995, est le troisième pays
d’Amérique Latine à légaliser l’avortement.