2012-10-16 07:34:51

La compagnie de Jésus rend hommage au père Jacques Berthieu


Le père Jacques Berthieu sera canonisé à Rome le 21 octobre prochain avec six autres bienheureux. Le jésuite français (1838-1896), prêtre et missionnaire à Madagascar, fut déclaré bienheureux martyr de la foi et de la chasteté par le pape Paul VI en 1965 durant le Concile Vatican II. Le jour de sa canonisation coincide avec la Journée mondiale des missions et s’inscrit au cœur de l’Année de la Foi et du Synode des Evêques sur la Nouvelle Evangélisation.

Le père Berthieu, un martyre

Dans une lettre adressée à toute la compagnie de Jésus, le supérieur général, le père Adolfo Nicolas, rappelle les étapes de la vie et du martyre de Jacques Berthieu. Né le 27 novembre 1838 sur le domaine de Montlogis, à Polminhac, en Auvergne, au centre de la France, où ses parents étaient fermiers, Jacques Berthieu fit ses études au séminaire de Saint-Flour, avant d’être ordonné prêtre de ce diocèse en 1864 et nommé vicaire à Roannes-Saint-Mary où il restera neuf ans. Désirant partir évangéliser dans des contrées lointaines et fonder sa vie spirituelle sur les Exercices de Saint Ignace, il demande son admission dans la Compagnie de Jésus et entre au noviciat à Pau en 1873. Il quitte en 1875 le port de Marseille vers deux îles au large de Madagascar, la Réunion puis Sainte-Marie (alors sous dépendance de la France et aujourd’hui appelée Nosy Bohara) où il étudie la langue malgache et se forme à la mission.

En 1881, le père Berthieu est à Madagascar. En 1895, l’insurrection des Menalamba (les toges rouges) contre les colonisateurs vise également les chrétiens. Le 8 juin 1896, lesMenalamba font irruption dans le village et finissent par trouver Jacques Berthieu qui s’était caché dans la maison d’un ami protestant ; ils s’emparent de lui et le dépouillent de sa soutane. A Ambiatibe, village situé à 50km au nord d’Antananarivo, après délibération, décision est prise de le tuer. Il sera fusillé.

La sainteté du père Berthieu

Le père Nicolas rend également hommage à Jacques Berthieu. D’abord au missionnaire qu’il était. Il multiplie les efforts en vue de « promouvoir l’instruction scolaire, la construction de bâtiments, l’irrigation et le jardinage ou la formation agricole » souligne le père Nicolas. Il fut également un infatigable catéchiste. Le supérieur des jésuites cite le père Berthieu : « Dieu sait, disait-il, si j’aime encore le sol de la patrie et de la terre chérie d’Auvergne. Cependant Dieu me fait la grâce d’aimer bien plus encore ces champs incultes de Madagascar, où je peux seulement pêcher à la ligne quelques âmes pour Notre Seigneur… La mission progresse, bien que les fruits ne soient encore qu’en espérance en bien des endroits et peu visibles en d’autres. Mais que nous importe, pourvu que nous soyons de bons semeurs ? Dieu donnera la croissance en son temps ».

Le père Berthieu était aussi un homme de prière. « Son amour de Dieu était tel qu’on l’appelait « tia vavaka » (pieux) », souligne le père Nicolas. « On le voyait toujours le chapelet ou le bréviaire à la main. Sa foi s’exprimait dans sa piété envers le Saint Sacrement, la Messe étant le foyer de sa vie spirituelle. le rosaire était sa prière favorite, qu’il récitait quand on le conduisit à la mort. Il révérait aussi Saint Joseph »

Dans sa lettre, le père Nicolas, insiste également sur les caractères pastoraux du père Berthieu. « Il ne cachait pas - rappelle-t-il - les exigences de la vie chrétienne, à commencer par l’unité et l’indissolubilité du mariage monogame. La polygamie étant monnaie courante à l’époque, il dénonçait l’injustice et les abus qui en découlent, s’attirant de la sorte autant d’ennemis, surtout parmi les détenteurs du pouvoir »

(Photo : Le père Jacques Berthieu)







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