Mgr Yves le Saux : Comment accueillir les demandes des baptisés non croyants ?
Lors de cette cinquième journée de travaux, les participants ont abordés la douloureuse
question des abus sexuels au sein de l’Eglise avec cet appel à reconnaitre ce qui
est arrivé, et à accueillir les victimes, à les écouter. Autre thème au centre des
interventions : le dialogue interreligieux et ce constat posé sur le dialogue islamo
chrétien. Il est aujourd'hui à l'épreuve, notamment à cause des courants fondamentalistes.
A noter aussi, cet appel d’un père synodal à regarder les pauvres en se faisant pauvres,
à souligner l’importance de la justice sociale.
La question centrale
des demandes des baptisés non croyants
L’une des problématiques les plus
marquantes lors des discussions concernait les baptisés non croyants. Comment accueillir
leur demande ? Mgr Yves le Saux, évêque du Mans, en France, a abordé cette question
importante. Ces baptisés, qui se disent non pratiquants, s’adressent pourtant aux
curés pour le baptême des enfants ou pour des mariages. Face à ces demandes, il propose
plusieurs pistes de réflexions. Parmi elles, celle de s’inspirer du rituel des catéchumènes.
Selon lui, « l’avenir de l’évangélisation dépend de la redécouverte et de l’expérience
du sacrement de la réconciliation qui est central ». Mgr Yves le Saux propose aussi
de « travailler la juste compréhension des sacrements d’initiation, et leur unité
». Il faut aussi sortir du schéma de pensée actuel. « Nous ne sommes plus dans une
chrétienté. Mais nous continuons à nous organiser comme si nous l’étions encore ».
Ecoutez
Mgr Yves le Saux, au micro d’Hélène Destombes :
Autre
intervention très remarquée, celle du président de l’académie pontificale des sciences,
en présence du Pape. Une première dans l'histoire du synode. Werner Aber, éminent
scientifique, lauréat du prix Nobel, et de confession protestante, a présenté un long
exposé lors duquel il a entre autre réaffirmé la compatibilité entre connaissance
scientifique et foi religieuse. Interrogé par un des pères synodaux sur la découverte
du bozon de X, il a répondu que cette particule n’aurait pas pu créer le monde toute
seule. Elle fait partie, comme toutes les autres, de la création de Dieu. « Jusqu’à
maintenant la science n’a pas encore une notion précise des fondements de la vie »
a affirmé le professeur Aber. A ce jour, a-t-il poursuivi, il n’y a aucune preuve
scientifique d’une prétendue création ex nihilo de notre monde, de l’univers et de
la vie. Le scientifique a insisté sur le fait que la « science jusqu’à aujourd’hui
n’a pas réussi à trouver des réponses pertinentes » à toutes les interrogations de
l’homme, surtout celles « qui transcendent la sphère naturelle ».