Benoît XVI : le Seigneur ne nous oublie pas malgré la zizanie et les tempêtes
Plusieurs milliers de fidèles ont participé, dans la soirée de jeudi, à une procession
aux flambeaux 50 ans après l’ouverture du Concile Vatican II, et quelques heures après
la messe célébrée place Saint-Pierre par Benoît XVI pour lancer l’Année de la Foi.
Selon les organisateurs de l’événement, l’Action catholique italienne, 40 000 personnes,
dont de très nombreuses familles, ont ainsi quitté le Château Saint-Ange, une petite
bougie à la main, pour remonter la Via della Conciliazione jusqu’à la Place Saint
Pierre.
Il y a 50 ans, le 11 octobre 1962, Jean XXIII y avait adressé aux
milliers de fidèles son «discours à la Lune». Benoît XVI, alors jeune professeur de
théologie et parmi la foule rassemblée sous les fenêtres du Pape, a été visiblement
marqué par ce discours «inoubliable, plein de poésie et de bonté.»
De la
zizanie dans le champ du Seigneur
Ce jeudi soir, Benoît XVI a béni la foule.
Dans une intervention improvisée, il a rappelé hier la joie née avec le Concile Vatican
II. «Nous étions heureux et pleins d’enthousiasme» à la veille d’un «nouveau printemps
de l’Eglise, d’une nouvelle Pentecôte». «Aujourd’hui encore nous sommes heureux, nous
avons de la joie dans le cœur », mais celle-ci, a poursuivi le Pape, est «plus sobre»
et «plus humble».
Dans son intervention, le Pape a ainsi reconnu que «depuis
50 ans, nous avons appris que le péché originel existe». «Dans le champ du Seigneur,
nous avons vu qu’il y a toujours de la zizanie, nous avons vu qu’il y a aussi de mauvais
poissons dans les filets de Pierre, nous avons vu que la fragilité humaine est également
présente dans l’Eglise, que la barque de l’Eglise navigue aussi avec des vents contraires,
avec des tempêtes qui menacent cette barque».
Le Seigneur ne nous oublie
pas
Avec une grande humanité, le Pape a ensuite confié : «parfois nous
avons pensé que le Seigneur dort et qu’il nous a oubliés, c’est une part de l’expérience
de ces 50 dernières années», mais «le Seigneur ne nous oublie pas», a rassuré Benoît
XVI. Même si son «mode d’action est humble, le Seigneur est présent et donne de la
chaleur à nos cœurs. Il créé des charismes de bonté, de charité, qui illuminent le
monde». «Le feu du Christ ne dévore pas, ni n’est destructif, c’est un feu silencieux,
une petite flamme de bonté», a expliqué le Pape aux milliers de fidèles.
Enfin,
pour illustrer ce bonheur possible, Benoît XVI a fait siennes les paroles de Jean
XXIII, il y a 50 ans. Ce jeudi, le Pape a ainsi invité les fidèles à embrasser leurs
enfants lorsqu’ils rentreront chez eux «dites-leur que c’est un baiser du Pape». Jean
XXIII avait lui parlé de caresse.