Dossier : nouvelle évangélisation, le regard d'un père du Synode, Mgr Dagens
Jamais autant de pères synodaux n’auront participé à un Synode. Ils sont 262, venus
des cinq continents, à être rassemblés ce lundi matin pour la première journée des
travaux de cette XIII° Assemblée générale du Synode des évêques consacrée à « La nouvelle
évangélisation pour la transmission de la foi chrétienne ». Pendant trois semaines,
50 ans après l’ouverture du Concile Vatican II, l’Eglise va s’efforcer de trouver
un nouveau dynamisme face aux défis du monde contemporain, alors que la sécularisation
se répand dans les sociétés.
Regard d’un père du Synode, Mgr Claude Dagens
Parmi
les pères synodaux, 182 ont été élus, 3 ont été désignés par les Églises orientales
catholiques, 37 sont présents au titre de leur fonction, notamment à la Curie romaine,
et 40 ont été nommés directement par le Pape. C’est le cas de Mgr Claude Dagens, l'évêque
d’Angoulême, membre de l’Académie française et président du groupe de travail de la
Conférence des évêques de France sur « l’indifférence religieuse et la visibilité
de l’Eglise ». Mgr Dagens répond aux questions de Xavier Sartre :
Une
importante délégation française participe aux trois semaines de travaux du Synode
à commencer par l’évêque de Montpellier, Mrg Pierre-Marie Carré nommé secrétaire spécial
de cet événement. Benoît XVI a également nommé quatre représentants et un suppléant
de la Conférence des évêques de France pour cette nouvelle Assemblée générale du Synode
des évêques. Il s’agit, outre Mgr Claude Dagens, de Mgr Yves Patenôtre, l'archevêque
de Sens-Auxerre, de Mgr Pascal Wintzer, l'archevêque de Poitiers, de Mgr Yves Le Saux,
l'évêque du Mans et de Mgr Dominique Rey, l'évêque de Fréjus-Toulon, suppléant.
Hier,
dans la douceur du mois d’octobre romain, Benoît XVI a présidé Place Saint Pierre,
la première des quatre grandes messes solennelles qui vont marquer la vie de l’Eglise
à Rome, jusqu’au 28 octobre. Plus de 400 concélébrants étaient rangés aux côtés de
l’autel du Pape, sur le parvis de la basilique Saint-Pierre : une cinquantaine de
cardinaux, sept patriarches, les pères du Synode, les évêques d’Allemagne et d’Espagne,
pays d’origine des deux nouveaux Docteurs de l’Eglise. Les délégués fraternels des
autres Églises et Communautés ecclésiales étaient également présents. Le compte
rendu de Romilda Ferrauto :
Dans
son homélie, le Pape a expliqué que la nouvelle évangélisation est orientée principalement
vers les personnes qui, tout en étant baptisées, se sont éloignées de l’Église, et
vivent sans se référer à la pratique chrétienne. Relevant par ailleurs la correspondance
évidente entre la crise de la foi et la crise du mariage, il a prononcé un nouveau
plaidoyer en faveur du mariage, indissoluble, fondé sur l’union entre un homme et
une femme, qui se fonde sur la grâce qui vient de Dieu. Benoît XVI a cité en exemple
Saint Jean d’Avila et Sainte Hildegarde de Bingen, deux figures lumineuses, et a invité
les chrétiens à se convertir et à se purifier pour retrouver la fierté légitime de
leur dignité d’enfants de Dieu.
Deux figures tutélaires pour le Synode
sur la nouvelle évangélisation
Depuis plusieurs heures leurs deux portraits,
de grandes tapisserie en couleur, étaient suspendus aux balustrades de la basilique
Saint-Pierre, comme le veut la tradition. Juste avant de présider la messe, Benoît
XVI a proclamé ce dimanche deux nouveaux docteurs de l’Eglise, deux modèles d’évangélisation
: le prédicateur et mystique espagnol du XVI° siècle, saint Jean d’Avila et la moniale
allemande du XII° siècle, sainte Hildegarde de Bingen.
Extrait de l’homélie
de Benoît XVI consacré à ces deux figures tutélaires - Messe d’ouverture du Synode
sur la nouvelle évangélisation
« Maintenant, arrêtons-nous un instant
pour admirer les deux Saints qui ont été associés aujourd’hui au noble rang des Docteurs
de l’Église. Saint Jean d’Avila a vécu au XVI° siècle. Grand connaisseur des Saintes
Écritures, il était doté d’un ardent esprit missionnaire. Il a su pénétrer avec une
profondeur singulière les mystères de la Rédemption opérée par le Christ pour l’humanité.
Homme de Dieu, il unissait la prière constante à l’action apostolique. Il s’est consacré
à la prédication et au développement de la pratique des sacrements, en concentrant
sa mission sur l’amélioration de la formation des candidats au sacerdoce, des religieux
et des laïcs, en vue d’une réforme féconde de l’Église. Importante figure
féminine du XII° siècle, Sainte Hildegarde de Bingen a offert sa précieuse contribution
pour la croissance de l’Église de son temps, en valorisant les dons reçus de Dieu
et en se montrant comme une femme d’une intelligence vivace, d’une sensibilité profonde
et d’une autorité spirituelle reconnue. Le Seigneur l’a dotée d’un esprit prophétique
et d’une fervente capacité à discerner les signes des temps. Hildegarde a nourri un
amour prononcé pour la création ; elle a pratiqué la médecine, la poésie et la musique.
Et surtout, elle a toujours conservé un amour grand et fidèle pour le Christ et pour
l’Église. »
L'Angélus
A la fin de la messe, avant la
prière de l’Angélus, Benoît XVI a invité les fidèles ce dimanche 7 octobre, jour de
la fête de Notre Dame du Rosaire, à mettre en valeur la prière du chapelet pendant
l’Année de la Foi, individuellement, dans les familles et les communautés.