Nouvelle manifestation en Jordanie pour demander des réformes
Climat houleux en Jordanie. Malgré la tentative du roi Abdallah II, une nouvelle manifestation
de masse de l’opposition s’est déroulée vendredi dans les rues d’Amman, la capitale.
La veille, le roi avait pourtant dissous le Parlement et convoqué des élections législatives
anticipées. Un effort jugé insuffisant par les Frères musulmans jordaniens, à l’origine
de l’appel à la mobilisation.
Un système électoral jugé inéquitable
et corrompu
Des dizaines de milliers de Jordaniens ont donc fait entendre
leur mécontentement, au son de cette chanson : « Ecoute nous Abdallah, nos demandes
sont légitimes … ». Les demandes des Jordaniens, et notamment des Frères musulmans,
le principal parti d’opposition du pays, sont connues. Ils réclament une réforme du
système électoral, jugé inéquitable et corrompu.
La mobilisation de
trop ?
Hier le pas en avant du roi n’a donc pas suffit. Les Frères musulmans
ont déjà indiqué qu’ils boycotteraient les élections législatives anticipées. Un scrutin
qui, selon eux, favorisent bien trop les régions rurales, favorables au gouvernement.
Les grandes villes, elles seraient sous-représentées. Des villes qui pourraient massivement
voter pour l’opposition. Le pouvoir du roi Abdallah II n’est pourtant pas réellement
en danger. Depuis deux ans, les manifestations sont nombreuses en Jordanie. Elles
ont toujours été pacifiques, et surtout, elles n’ont jamais réclamé le départ du roi.
Mais Abdallah II peine à trouver la bonne formule pour calmer la rue. En vingt-quatre
mois, quatre premiers ministres se sont déjà succédé à la tête du pays. De quoi faire
surgir la crainte de ne pas survivre à la mobilisation de trop.