Dossier : une politique suisse d'asile toujours dure
C’est officiel, la Suisse durcit sa politique d’asile. Désormais, les déserteurs ne
seront plus reconnus en tant que réfugiés et les demandes d’asile ne pourront plus
être faites auprès des ambassades. Le 27 septembre, le Parlement a approuvé ces mesures
prévues dans le cadre de la révision de la loi sur l’asile.
Pour Toni Brunner,
président de l’Union Démocratique du Centre (UDC), parti de la droite conservatrice,
ces décisions ne suffisent pas. Le parti prévoit de lancer une nouvelle initiative
l’an prochain pour placer les requérants d’asile dans des sites fermés le temps de
la procédure.
L'objectif : rendre le droit d'asile plus efficace et plus sûr,
a souligné Toni Brunner. Les éléments centraux sont déjà définis et, selon le journal
dominical alémanique SonntagsZeitung, ils sont "radicaux".
Réduire
l'attractivité
Pendant toute la durée de la procédure, les requérants d'asile
seraient placés dans des sites fermés, ce qui réglerait largement les problèmes de
criminalité et faciliterait les renvois, toujours selon le président de l'UDC. Et
cela réduirait aussi l'attractivité de la Suisse.
L'autre élément principal
du texte envisagé consiste à réduire fortement la durée de la procédure. "Nous pensons
à 30 jours et à un délai de recours de dix jours", relève Toni Brunner. Actuellement,
la procédure peut s'étaler sur quatre ans.
Denise Efionayi-Maeder, politologue
et sociologue à l’Institut de recherche et d’enseignement de l’Univerité de Neuchatel,
explique les conséquences de ce vote sur les droits des réfugiés.
Elle répond
à Nadège Decremps :
(Photo : la
présidente suisse Eveline Widmer-Schlumpf)