La pauvreté, les inégalités, la crise économique ont effrité le noyau des valeurs
défendues par l’ONU. Le Saint Siège réclame une réforme de cette Organisation, dont
les objectifs et la portée pratique se sont affaiblies. Le secrétaire pour les rapports
avec les Etats l’a affirmé, le 1er octobre, devant l’assemblée générale des Nations
Unies. Mgr Dominique Mamberti a appelé de ses vœux une réforme de l’ONU qui tienne
compte du scénario international actuel.
Selon lui, 67 ans après sa fondation,
cette organisation est un géant aux pieds d’argile. La réalité actuelle – a-t-il dit-
nous présente un système onusien comme dépourvu de la force d’unité et de persuasion
qu’on pourrait légitimement en attendre, et comme le lieu où s’exercent des rapports
de force, souvent, malheureusement, au profit d’intérêts stratégiques particuliers.
Malgré les nombreux traités universellement adoptés, on ne parvient pas à instaurer
une gouvernance mondiale juste et véritable.
Le Saint Siège propose une
réponse d’ordre moral
Aujourd'hui, dans un contexte d’interdépendance généralisée,
la disparité entre richesse et pauvreté se révèle plus grave encore, voire inacceptable.
Le recours à la criminalité, au terrorisme, la guerre engagée pour des motifs idéologiques,
ethniques ou culturels, apparaissent à certains secteurs de la population mondiale
comme la manière la plus facile, si ce n’est l’unique à leur portée, de sortir de
la pauvreté et de devenir des protagonistes dans ce village mondial.
Le Saint
Siège propose une réponse d’ordre moral car les crises qui secouent la planète sont
liées à une crise anthropologique profonde. Il est illusoire de vouloir créer une
harmonie véritable entre les peuples, si l’on s’en tient à une vision anthropologique
qui relègue la dimension profonde de la personne au rang de facteurs secondaires,
et fait prévaloir des concepts collectifs vagues, réduisant la personne à la simple
catégorie de « consommateur » ou « d’agent de production du marché ».
La
crise syrienne doit être résolue dans le respect du droit international
Pour
le Saint-Siège, il apparaît de première importance d’apporter une solution effective
au débat ouvert sur la réforme et l’amélioration du fonctionnement des organes de
l’Organisation des Nations Unies, afin de raviver sa capacité à prévoir les conflits
et à les résoudre par des moyens pacifiques. Toutefois, cela ne pourra se faire sans
un effort constamment renouvelé pour revenir à la vision fondatrice de l’Organisation.
A propos de la Syrie, le Saint-Siège demande que la crise soit résolue dans
le plein respect des règles du droit international et du droit humanitaire. Toutes
les instances concernées devraient faire en sorte, non seulement de faciliter la mission
de l'Envoyé spécial de l’ONU et de la Ligue Arabe, mais aussi d’assurer une assistance
humanitaire aux populations en détresse. La communauté internationale doit unir ses
efforts afin que toutes les parties impliquées substituent la négociation au recours
aux armes et exiger le respect effectif de la liberté religieuse, des droits de l'homme
et de toutes les libertés fondamentales.