Remaniement de grande ampleur au Japon. Yoshihiko Noda, le premier ministre japonais,
a largement renouvelé son gouvernement : 10 nouvelles têtes sur 18 postes. Deux impératifs
pour le premier ministre : faire un geste envers la Chine dans un contexte diplomatique
très tendu. Mais aussi gagner en popularité à l’approche d’élections législatives
dont la date n’a pas encore été fixée.
Avec dix nouveaux titulaires sur 18
membres dont un nouveau grand argentier et une ancienne chef de la diplomatie réputée
pour son franc parler, M. Noda espère redorer son blason auprès des Nippons déjà lassés,
si l'on en croit les sondages, du Parti Démocrate du Japon (PDJ) après trois ans de
pouvoir. M. Noda, qui a été récemment réélu chef du PDJ (centre-gauche), veut mettre
sa majorité en ordre de marche à l'approche d'un scrutin qu'il aborde en position
difficile, en partie à cause d'une chute de sa popularité depuis l'annonce d'une hausse
de la taxe sur la consommation.
En plein conflit diplomatique avec Pékin autour
de la souveraineté sur des îles de mer de Chine orientale, le titulaire des Affaires
étrangères, Koichiro Gemba, et celui de la Défense, Satoshi Morimoto, ont conservé
leur poste. Mais la nomination de Makiko Tanaka au ministère de l'Education a été
perçue par la presse nippone comme un geste de bonne volonté à l'égard de Pékin. Réputée
pour sa sympathie à l'égard du monde chinois, elle est la fille de Kakuei Tanaka,
le Premier ministre japonais qui avait orchestré la normalisation des relations diplomatiques
avec la Chine il y a exactement 40 ans. (Avec AFP)
Pour Jean-Marie Bouissou,
directeur de recherche à Sciences Po Paris, le Premier ministre est donc désormais
en train de se préparer pour ces élections dont la date n’a pas été fixée. Il est
interrogé par Antonino Galofaro
(Photo : le
premier ministre japonais Yoshihiko Noda )