Ouverture au Vatican du procès de l'ex majordome du Pape
Les caméras du monde entier sont braquées sur le Saint-Siège. Au Vatican a débuté
ce matin le procès de l’ancien majordome du Pape. Selon un communiqué du Bureau de
presse du Vatican, Paolo Gabriele était présent ce samedi matin à la barre de la Cour
d’Appel de la Cité du Vatican pour cette première audience de son procès. Il est accusé
d’avoir dérobé des documents confidentiels dans l’appartement pontifical. Son complice,
l’Italien Claudio Sciarpelletti, était quant à lui représenté par son avocat.
Paolo
Gabriele, aux arrêts domiciliaires depuis le 21 juillet, comparaissait libre. Il n'a
pas être escorté par des gendarmes et avait surtout le droit de décider de se présenter
ou non. Il risque entre quelques mois et jusqu’à quatre ans de prison pour vol aggravé.
Trois magistrats doivent statuer sur le sort de Paolo Gabriele. Ces juges laïcs n’ont
cependant aucun rapport direct avec l’Eglise catholique. En conférence de presse,
jeudi 27 novembre, le promoteur de Justice de la Cour d’appel, Giovanni Giaccobe,
a précisé que les juges jouissaient d’une indépendance totale.
Les prérogatives
du Pape durant le procès
Le Pape ne pourra donc pas influencer le jugement.
Cependant comme tout chef d’Etat Benoît XVI a le pouvoir de gracier un condamné. Précédemment
il aurait pu classer l’affaire ce qui n’a pas été le cas. Un autre homme sera sur
le banc des accusés pour complicité : Claudio Sciarpelletti, informaticien à la Secrétairerie
d’Etat. Malgré son rôle jugé secondaire il risque toutefois jusqu’à un an d’emprisonnement.
Pour la première fois au Vatican, le procès sera public. Dix journalistes
seront autorisés à y assister dont deux places réservées à un journaliste de Radio
Vatican et de l’Osservatore Romano. Les enregistrements vidéo et audio ainsi que la
prise de photos sont interdits durant toute la durée de l’audience. Seules quelques
images du début de la session seront fournies par la télévision du Vatican et par
l’Osservatore Romano.
Impossible de prévoir la durée de l’audience
Aucun
calendrier des audiences n’a pour le moment été fixé. Il est également impossible
de prévoir le temps que va durer l’audience. La confession de Paolo Gabriele sur le
vol de documents confidentiels n’est pas suffisante afin de rendre un verdict immédiat.
Les juges devront donc vérifier l’exactitude de cette confession sur la base de faits
rapportés durant le procès.
Les règles du procès sont celles du code pénal
italien de 1889 en usage au Vatican ainsi que le code pénal Zanardelli adopté en Italie
en 1913. Selon cette procédure, les témoignages récoltés durant l’enquête n’auront
pas besoin d’être réécoutés dans la salle d’audience.
Déroulement de l’audience
Les
débats commenceront à 9h30 par l’exposé du juge d’instruction. L’accusation et la
défense pourront s’ils le souhaitent intervenir durant cette phase. Cette dernière
terminée, l’accusation et ensuite la défense présenteront leur plaidoirie respective.
Le dernier mot sera laissé à la défense comme c’est l’usage.
La Cour sera
présidée par Giuseppe Dalla Torre. A ses cotés les deux autres magistrats : Paolo
Papanti-Pelletier et Venerando Marano. L’accusation sera représentée par le promoteur
de justice Nicola Picardi. Paolo Gabriele sera défendu par l’avocat Cristiana Arru
et Claudio Sciarpelletti par Gianluca Benedetti.