La secrétaire d'Etat Hillary Clinton a annoncé mercredi au président birman Thein
Sein la levée prochaine de l'interdition américaine d'importations de produits birmans,
l'une des dernières étapes dans la normalisation des relations entre les deux pays.
Le
parti de l'opposante birmane Aung San Suu Kyi a salué jeudi cette annonce, qui aura
des conséquences positives "à long terme". "Nous saluons la levée de l'embargo sur
les importations, même si bien sûr le peuple ne va pas en bénéficier immédiatement.
Mais je pense que ce sera bon à long terme", a commenté Ohn Kyaing, député et porte-parole
de la Ligue nationale pour la démocratie (LND).
"C'est un bon résultat qui
arrive après des discussions tripartites entre (la secrétaire d'Etat américaine Hillary)
Clinton, le président (Thein Sein) et Mme Suu Kyi", a-t-il ajouté.
L'administration
américaine et le Congrès vont devoir maintenant examiner chaque catégorie de produits
birmans pour lever les restrictions, a expliqué un responsable du département d'Etat. Washington
a déjà mis fin à la plupart des restrictions sur ses investissements en Birmanie,
y compris dans le gaz et le pétrole. Un nouvel ambassadeur américain est en poste
depuis juillet, une première depuis 22 ans, et Thein Sein a été retiré de la liste
noire des personnalités du pays faisant l'objet de sanctions.
Visites historiques
birmanes aux Etats-Unis
Thein Sein, auréolé des profondes réformes politiques
qu'il a engagées depuis la dissolution de la junte en mars 2011, est en visite historique
aux Etats-Unis et doit s'exprimer jeudi à l'ONU à New York.
Ce voyage coïncide
avec celui de Suu Kyi, désormais députée, qui a été accueillie la semaine dernière
avec tous les honneurs et qui s'est entretenue avec le président Barack Obama dans
le Bureau ovale.
Elle a également rencontrée Thein Sein à New York cette semaine,
a indiqué jeudi le quotidien birman d'Etat New Light of Myanmar qui publiait en Une
une photo des deux responsables. Cette rencontre est très probablement la première
à l'étranger entre le chef de l'Etat et la leader de l'opposition, dont les relations
n'ont cessé de s'améliorer depuis un an et demi et sont considérées comme essentielles
au bon déroulement du processus de réformes.
Symbole de ces changements,
la liberté de la presse
C’est une première en 25 ans, Reporters Sans Frontières
est actuellement en mission dans le pays. Alors que le pouvoir birman avait placé
l’ONG sur liste noire, une nouvelle loi levant la censure de la presse fin aout a
changé la donne.
Le directeur général de RSF, Christophe Deloire est de retour
de Birmanie, il évoque avec Nadège Decremps la situation des journalistes sur place
qui s’est considérablement améliorée :
(Avec
AFP/ Photo : La figure historique de l'opposition, Aung San Suu Kyi, en Une d'un journal
birman)