Des chefs d'Etats africains et français se penchent mercredi sur la crise au Mali,
en marge de l'Assemblée générale de l'ONU où la Syrie devrait dominer encore les interventions.
Le Mali, dont le nord est depuis six mois sous la coupe de groupes extrémistes
armés. Ceux-ci "sèment la terreur" selon l'organisation Human Rights Watch (HRW),
et menacent les intérêts des démocraties occidentales, selon Paris qui tente d'intéresser
ses partenaires occidentaux à ce conflit. Une réunion rassemblant les chefs d'Etats
français, béninois, togolais, sud-africain, nigérien, nigérian et tunisien ainsi que
le secrétaire général de l'Onu Ban Ki-Moon se tient mercredi matin en marge de l'Assemblée
générale.
"Espérance"
Aucune décision concrète n'est attendue,
à l'exception de la possible nomination d'un envoyé spécial pour le Mali. Mais cette
initiative intervient alors que Bamako a officiellement saisi M. Ban d'une demande
de mandat pour l'intervention d'une force africaine.
L'ONU a déjà réclamé au
Mali et à la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cédéao) des précisions
sur les modalités d'une intervention aux contours encore très flous. Mais cette demande
officielle, ainsi qu'un accord récemment conclu entre Bamako et la Cédéao, donnent
"de l'espérance", selon le chef de la diplomatie française Laurent Fabius.
"Les
choses vont dans la bonne direction", estime-t-il, même si certains diplomates soulignent
que la restructuration de l'armée malienne à elle seule prendra au moins 18 mois et
que la Cédéao n'a pas assez de troupes à fournir.
Concernée au premier chef
par la crise au Mali -six otages français y sont retenus-, l'ex-puissance coloniale
française a déjà promis à plusieurs reprises son soutien logistique à une telle intervention,
mais a exclu d'y participer directement.
La présence d'autres hauts dirigeants
occidentaux n'est pas annoncée à la réunion. Et si François Hollande a consacré mardi
une large part de son allocution devant l'Assemblée générale à la crise malienne,
le président américain Barack Obama n'en a pas dit un mot.
"Sur le Sahel et
le Mali, nous voulons entraîner la communauté internationale, les convaincre que c'est
un sujet d'intérêt pour tous", reconnaît un diplomate français. "C'est Al-Qaïda qui
est au nord-Mali, ça devrait pourtant les faire réagir", soupire un autre.
(Photo
: mi-septembre, le président de la Commission de la Cédéao rencontrait le ministre
des affaires étrangères malien Tieman Coulibaly)