Syrie, Iran et Mali au coeur de la 67e assemblée générale de l'ONU
Plus de 120 chefs d'Etat, premiers ministres et ministres sont attendus à New York
pour la 67e session de l'Assemblée générale de l'ONU, mardi. Malgré le blocage du
Conseil de sécurité sur la Syrie, avec l'opposition de Pékin et de Moscou à des sanctions
contre Damas, le conflit syrien devrait être largement évoqué au cours et en marge
des travaux de l'AG. Au centre des discussions également, les ambitions nucléaires
iraniennes et la flambée de colère dans le monde musulman contre un film américain
islamophobe.
Le déploiement d'une force africaine au Mali discuté à New
York
François Hollande, pour sa première apparition à la tribune du palais
des Nations unies à New York depuis son élection le 6 mai, devrait notamment appeler
à soutenir le déploiement d'une force africaine au Mali pour aider à combattre les
islamistes armés qui tiennent le nord du pays.
"Cela fait des mois et des mois
qu'on travaille là-dessus, pour la première fois, il y a une espérance qui se lève",
a expliqué lundi à New York le ministre français des Affaires étrangères, Laurent
Fabius.
Une réunion de haut niveau sur le Sahel doit ensuite se tenir mercredi
en marge de l'Assemblée générale et étudiera la demande du Mali. M. Fabius a espéré
que "la décision sera prise rapidement".
Les Etats-Unis rejettent la vidéo
islamophobe
M. Obama, dont le discours est prévu en début d'après-midi,
devrait de son côté mentionner les grands dossiers géopolitiques du moment, dont les
violences contre les missions diplomatiques américaines dans le monde arabo-musulman
suscitées par un obscur film dénigrant l'islam produit aux Etats-Unis.
"Le
président dira clairement que nous rejetons les opinions (présentées) dans la vidéo
qui ont choqué dans le monde musulman, tout en soulignant que la violence n'est jamais
acceptable", et réaffirmera aussi que l'Iran "ne doit pas être autorisé à développer
une arme nucléaire", a indiqué lundi son porte-parole, Jay Carney.
Contrairement
aux années précédentes, M. Obama, qui quittera New York mardi dès le début de l'après-midi
après à peine 24 heures sur place, n'a pas prévu de rencontrer de dirigeants en tête-à-tête,
une tâche dévolue à sa secrétaire d'Etat Hillary Clinton.
"Formes médiévales
de torture" en Syrie
La chef de la diplomatie américaine a d'ailleurs
multiplié lundi les contacts avec des dirigeants musulmans pour réchauffer les relations
après les manifestations anti-américaines et appeler à lutter contre l'extrémisme
islamiste. Elle a notamment rencontré les présidents libyen et pakistanais, Mohamed
Magariaf et Asif Ali Zardari.
L'attaque du consulat américain à Benghazi (Libye,
est), le 11 septembre, avait coûté la vie à l'ambassadeur américain en Libye.
La
guerre en Syrie, qui a fait 29.000 morts en 18 mois selon l'Observatoire syrien des
droits de l'Homme (OSDH), sera aussi au coeur des discussions, même si ce dossier
est bloqué au Conseil de sécurité de l'ONU en raison de l'opposition de Pékin et Moscou
à des sanctions contre Damas. Lundi, l'émissaire de l'ONU et de la Ligue arabe
Lakhdar Brahimi, de retour de Syrie, a qualifié la situation d'"extrêmement grave"
et rapporté que des prisonniers subissaient des "formes médiévales de torture". Comme
chaque année, Mahmoud Ahmadinejad a profité de la tribune que lui offre l'Assemblée
générale pour fustiger les puissances occidentales qui impose des sanctions à l'Iran
à cause de son programme nucléaire, accusant Washington, Paris et Londres de "violer
les droits et libertés d'autres nations". Les Occidentaux et Israël soupçonnent
l'Iran de vouloir se doter de l'arme atomique sous couvert d'un programme nucléaire
civil, ce que Téhéran nie. Une cinquantaine de manifestants ont protesté lundi
devant l'hôtel où séjourne M. Ahmadinejad, qualifiant son régime de "plus grand parrain
au monde du terrorisme".
AFP
(Photo : en marge de l'assemblée générale
des Nations Unies, la secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton a reçu lundi le
président égyptien Mohamed Morsi)