2012-09-24 19:31:53

Le président des évêques italiens réclame une politique plus clairvoyante et solidaire


Le cardinal Angelo Bagnasco, Archevêque de Gênes et président de la Conférence des évêques italiens, a ouvert dans la soirée du 24 septembre l’assemblée d’automne du Conseil permanent de la Conférence épiscopale. A l’ordre du jour de cette assemblée : la formation chrétienne des adultes, la préparation du Congrès ecclésial prévu en 2015 à Florence, la création d’un Bureau national pour la pastorale des vocations, et des questions liées aux « unions de fait », avec en toile de fond la crainte d’une légalisation du mariage homosexuel.

La crise économique et son impact sur l’emploi, notamment des jeunes, et sur le budget des familles, est bien présente dans l’esprit des évêques qui ne cachent plus leur indignation face au comportement d’une classe politique discréditée et indifférente aux souffrances de la population. Le cardinal Bagnasco avait récemment appelé de ses vœux une réforme en profondeur de l’Etat et de la politique en Italie.

Le gouvernement doit se concentrer sur les dossiers prioritaires

Et c’est un discours particulièrement énergique que le président des évêques italiens a prononcé lundi soir, réclamant des stratégies clairvoyantes à long terme et une politique de solidarité pour le bien de la nation. L’heure est grave, la population italienne vit dans l’angoisse : dès les premières lignes de son discours, le cardinal Bagnasco évoque la crise sans détours, il dénonce l’absence d’une vision d’ensemble, et va jusqu’à appeler de ses vœux un anticonformisme sensé pour sauver l’Italie de la stagnation.

Il est essentiel, selon lui, que la classe politique se concentre sur les dossiers prioritaires : l’économie et l’emploi, la réforme des partis politiques et des procédures électorales, la lutte contre la corruption, le clientélisme et les scandales qui n’épargnent pas les administrations régionales. On parle d’austérité et de coupes budgétaires – s’insurge le président des évêques italiens - alors que certains continuent à gaspiller les deniers publics. Selon lui, la classe politique a tort de sous-estimer l’indignation que suscitent ces malversations et l’immoralité des administrateurs.

La fragilité sociale devient une maladie de l’âme

C’est une nation, découragée et en crise de confiance que le cardinal Bagnasco décrit avec des accents dramatiques : après des décennies de culture de l’illusion et de l’apparence, la fragilité sociale, le sous-emploi des jeunes, la crise de la famille deviennent une maladie de l’âme. La majorité silencieuse et invisible de la population tient bon mais elle n’entend plus se laisser tromper par les bavardages ; elle est disposée à faire des sacrifices mais pas les yeux fermés.

Il est donc urgent de renouveler les formations politiques et d’écarter ceux dont la réputation a été entamée ; il serait sage de miser sur les communautés locales et de les impliquer davantage, pour que le bien général l’emporte sur les intérêts particuliers et sur la recherche du profit personnel. L’Eglise sait que sa parole peut déranger, mais le christianisme n’est pas moribond – avertit le cardinal Bagnasco. Il a des modèles à proposer.

Eviter « d’humiliantes et dangereuses capitulations »

En clair, selon le cardinal Bagnasco, il faut que le gouvernement actuel finisse le travail entrepris pour éviter à l’Italie « d’humiliantes et dangereuses capitulations ». Dans une conjoncture particulièrement complexe, les partis politiques se sont effacés. Ils devront entreprendre les réformes nécessaires et attendues pour remplir correctement leur rôle.








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