Le parti de Silvio Berlusconi est de nouveau au centre d'un scandale en Italie. Le
parquet italien enquête sur plusieurs conseillers de la région du Latium encartés
au Peuple de la Liberté (PDL). Ils sont soupçonnés de malversations financières. La
présidente de la région, Renata Polverini, est elle aussi dans la tourmente. Elle
a été reçu par le chef du gouvernement ce dimanche. Mario Monti a qualifié « d'inacceptable
» la situation actuelle.
Des dépenses exorbitantes payées par le contribuable
On
comparait souvent Silvio Berlusconi à Néron, c’était sans savoir que certains de ses
partisans dans le Latium raffolaient de péplum. Fêtes en toges, hommes déguisés avec
des têtes de cochons, champagne coulant à flot. Ils n’avaient pas peur du ridicule
mais surtout pas de puiser largement dans les caisses de la région. Au total : un
détournement illicite de fonds publics de 800 000 euros. De quoi permettre à des conseillers
régionaux peu assidus de fréquenter les meilleurs restaurants de la capitale, s’offrir
des voitures et des vacances et faire payer aux contribuables leurs déplacements et
leurs notes de téléphone.
La loi italienne sur la gestion des fonds publics
inefficace
Cette affaire illustre une nouvelle fois les dérives d'une vie
politique italienne habituée aux malversations financières et à la corruption. Alors
pour régler la crise ; aux mêmes maux les mêmes remèdes : menace de démission très
vite retirée de la part de la présidente de la région, Renata Polverini, et des promesses
de maigres coupes budgétaires. Le scandale met en lumière l’opacité de la législation
italienne concernant la gestion des fonds publics et les réticences de la classe politique
pour changer la donne.
La défiance des Italiens avant les élections législatives
Elle
révèle surtout que l’accentuation du fédéralisme ces dernières années pour éviter
les gâchis d’argent public n’a servi à rien. La politique italienne est trop peu la
recherche du bien commun et trop une source de biens à mettre en commun. De quoi alimenter
la défiance des italiens à l’égard de leurs dirigeants à six mois d’élections législatives
cruciales pour le pays.
Les explications d'Olivier Tosseri :
(photo
: Renata Polverini, la présidente de la région Latium)