Les migrants plus que jamais au cœur des préoccupations de l’Eglise en Afrique.
C’est un pas en avant qui a été accompli dans l’aide aux migrants. Cinq années de
recherches ont été nécessaires pour aboutir à la création d’un groupe de travail sur
les migrations sur l’initiative du Symposium des Conférences épiscopales d’Afrique
et de Madagascar (Sceam). Il a été formé vendredi dernier à Accra au Ghana. Ce nouvel
organisme aura pour principal mandat de conseiller les Eglises d’Afrique en matière
de protection des droits des migrants à l’échelle nationale, régionale et continentale.
Il sera composé des secrétaires généraux des huit conférences épiscopales régionales
du continent, deux responsables du secrétariat du Sceam et un représentant des organisations
Caritas de chaque pays africain. Il sera dirigé par le père Mesmin Prosper Massengo,
secrétaire général des Conférences épiscopales de l’Afrique centrale (Acerac). Un
dossier parmi l’une des urgences les plus criantes du continent La question
des migrants africains figure en tête des préoccupations des dirigeants africains
tant politiques que religieux. L’an dernier, un cinquième des seize millions de migrants
du monde entier provenait de l’Afrique. Un chiffre voué à augmenter dans les années
à venir. D’ici 2025, un africain sur dix pourrait travailler hors de son pays d’origine.
Pour le Symposium des Conférences épiscopales d’Afrique et de Madagascar, migrant
n’est pas uniquement synonyme de travailleur. Il inscrit également dans cette catégorie
les déplacés internes, les apatrides, les demandeurs d’asile, les étudiants, les enfants,
les victimes de la traite des êtres humains. Autant de personnes à qui il est indispensable
d’apporter assistance et soutien. L’immigration, un défi pour l’Afrique Si
le thème des problèmes posés par l’immigration en Occident est largement traité, celui
de l’émigration dans les pays d’origine l’est beaucoup moins. Les migrants sont souvent
indispensables à la survie de leurs communautés d’origine par l’argent qu’ils leur
envoient. Ils sont également un facteur de déstabilisation pour les familles traditionnelles
africaines. Leur absence porte en outre préjudice au futur économique du continent
en le privant de ressources humaines de premier plan. Autant de sujets dont s’occupera
ce nouveau groupe de travail mis en place par le Sceam.