Le COE organise un débat sur le sort des minorités religieuses au Pakistan
Genève accueille cette semaine, du 17 au 19 septembre, un débat public international
du Conseil œcuménique des églises consacrée à la situation des minorités religieuses
au Pakistan et aux abus liés à la loi sur le blasphème. Cette réunion se déroule,
à quelques pas du siège des Nations Unies et se situe en marge de la 21ème
session du Conseil de l’ONU pour les droits de l’homme réunie à Genève. Le Conseil
œcuménique des Eglises veut manifester sa solidarité à l’égard des Pakistanais persécutés
au nom d’une loi controversée, vague et arbitraire qui a entraîné des condamnations
à mort et des violences de masse. Il s’agit de faire entendre leur voix sur la scène
internationale. Des représentants de la société civile pakistanaise, de l’ONU et d’ONG
ont été invités.
A Karachi, deux chrétiens ont encore été tués par des groupes
musulmans extrémistes de l’ethnie Pashtoun qui terrorisent la population locale. Depuis
deux semaines, les incursions se multiplient dans le quartier Essa Nagri où quelque
50 000 chrétiens vivent dans des conditions d’extrême pauvreté. Pour se protéger,
les chrétiens ont érigé un mur. Le curé catholique, le père Victor John, a dit à l’agence
Fides que le quartier ressemblait désormais à un ghetto avec un seul accès. L’Eglise
appelle les chrétiens à ne pas se venger mais demande à la police de protéger cette
minorité soumise à toutes sortes d’abus.
Quant à la jeune Rimsha, accusée d’avoir
profané le Coran, la justice pakistanaise a accepté vendredi de la libérer sous caution
en attendant de se prononcer dans les prochains mois sur le fond de cette affaire.
Dans une interview à CNN, elle dit avoir peur pour sa vie.