Voyage de Benoît XVI : les vœux du président Sleiman
Benoit XVI a rencontré ce samedi matin le chef de l’état libanais Michel Sleiman et
sa famille au palais de Baabda. Après un bref entretien privé, le président a prononcé
une longue allocution dans laquelle il parle clairement de la portée de la visite
du pape pour le Liban, un pays dont les défis ne manquent pas.
« En cette étape
critique de notre vie nationale, où certains autour de nous semblent déraper vers
la logique de la violence et les dangers de la division communautaire et confessionnelle,
nous sommes certains, que cette visite redonnera du lustre au message du Liban » a
dit le président qui a rappelé que la société libanaise, fruit d’un compromis fragile,
vivait toujours sur une ligne de crête.
La cohabitation pour les Libanais
n'est pas une formule figée, mais une complémentarité humaine constructive, a souligné
le chef de l’état libanais. Cela constitue le noyau de notre Pacte de concorde, malgré
les obstacles occasionnels et les revers passagers.
Derrière l’accueil,
un discours très politique
Nous mettons notre expérience libanaise unique
sous le regard bienveillant de Votre Sainteté a-t-il dit en soulignant les défis que
doit affronter le pays. Ceux-ci ne manquent pas et Michel Sleiman n’a pas mâché ses
mots, en citant en premier lieu la nécessité d'empêcher Israël de poursuivre ses violations
et ses menaces perpétuelles contre son pays. Le terrorisme et des plans pour semer
la discorde sont autant d’autres épines dans le pied des Libanais, mais le président
a aussi pointé l'opposition à toute sorte d'implantation des réfugiés palestiniens
qui est en contradiction avec la Constitution Libanaise et les conditions de la concorde
nationale. La question des 300 000 réfugiés palestiniens vivant dans des camps au
Liban a toujours été explosive.
Avant de passer la parole au pape, le président
libanais a formé le souhait que son pays devienne un exemple dans la région. « Le
Liban souhaite aux peuples arabes frères, et au peuple syrien en particulier, ce que
ces peuples désirent pour eux-mêmes en matière de réforme, de liberté et de démocratie.
»