Benoît XVI au Liban : « sous le signe de la paix »
Après la récitation de la prière de l’angélus, Benoît XVI s’est adressé en français
aux pèlerins venus l’écouter dans la cour du palais apostolique de Castel Gandolfo,
sur son prochain voyage au Liban. Le Pape y consignera l’Exhortation apostolique post-synodale,
fruit de l’Assemblée spéciale pour le Moyen-Orient du Synode des Evêques, d’octobre
2010.
Exprimant son bonheur de « rencontrer le peuple libanais et ses autorités,
ainsi que les chrétiens de ce cher pays, et ceux venus des pays voisins », le Pape
est revenu longuement sur la « situation souvent dramatique vécue par les populations
de cette région meurtrie depuis trop de temps par d’incessants conflits ». Benoît
XVI comprend « l’angoisse de nombreux Moyen-Orientaux plongés quotidiennement dans
des souffrances de tous ordres qui affectent tristement, et parfois mortellement,
leur vie personnelle et familiale ».
Le Pape a ainsi évoqué « ceux qui, cherchant
un espace de paix, fuient leur vie familiale et professionnelle et expérimentent la
précarité de l’exilé ». Face à toutes ces difficultés, Benoît XVI appelle à « ne pas
se résigner à la violence et à l’exaspération des tensions ». D’où, pour le Pape,
la priorité accordée au dialogue et à la réconciliation soutenus par la communauté
internationale, « toujours plus consciente de l’importance pour le monde entier d’une
paix stable et durable dans toute la région ». C’est pourquoi Benoît XVI place son
voyage apostolique au Liban « sous le signe de la paix ».
Le compte-rendu de
Thomas Chabolle
Ouvrir
son cœur à Dieu
Dans son commentaire de l’Evangile de ce dimanche, Benoît
XVI a souligné que l’isolement du sourd-muet guéri par Jésus ne dépend pas uniquement
des organes du sens. « Il y a une fermeture intérieure qui concerne le noyau profond
de la personne, le cœur ». « C’est cela que Jésus est venu ouvrir, libérer, pour nous
rendre capables de vivre pleinement la relation avec Dieu et avec les autres. » C’est
le vrai sens du mot « effatà » prononcé par Jésus. C’est à l’aune de cet épisode qu’il
faut par ailleurs comprendre les gestes effectués lors du baptême. « A travers le
baptême, la personne humaine commence, pour ainsi dire, à ‘respirer’ l’Esprit Saint
» a rappelé Benoît XVI.
Espoir en Colombie
Le Pape, dans
son salut en espagnol, a évoqué l’annonce faîte cette semaine, de l’ouverture d’un
dialogue entre le gouvernement colombien et les FARC, les Forces Armées Révolutionnaires
Colombiennes. Ce dialogue devrait commencer en octobre en Norvège qui s’est proposée
comme médiatrice dans ce conflit qui déchire la Colombie depuis des décennies. Benoît
XVI espère que « ceux qui prennent part à cette initiative se laisseront guider par
la volonté de pardonner et de se réconcilier, au travers d’une recherche sincère du
bien commun. »
Benoît XVI a enfin adressé un cordial salut aux catholiques
et à tous les citoyens du Kazakhstan où le cardinal Sodano, en tant que Légat pontifical,
a célébré ce dimanche la consécration de la nouvelle cathédrale de Karaganda.
Texte
intégral de l’intervention du Pape sur son voyage au Liban et audio du Pape en français
Chers pèlerins
présents ici, ou participant à cet Angelus par la radio ou la télévision, dans les
prochains jours, je vais me rendre au Liban en Voyage apostolique pour signer l’Exhortation
apostolique post-synodale, fruit de l’Assemblée spéciale pour le Moyen-Orient du Synode
des Évêques, célébrée en octobre 2010. J’aurai l’heureuse occasion de rencontrer le
peuple libanais et ses autorités, ainsi que les chrétiens de ce cher pays, et ceux
venus des pays voisins. Je n’ignore pas la situation souvent dramatique vécue par
les populations de cette région meurtrie depuis trop de temps par d’incessants conflits.
Je comprends l’angoisse de nombreux Moyen-orientaux plongés quotidiennement dans des
souffrances de tous ordres qui affectent tristement, et parfois mortellement, leur
vie personnelle et familiale. J’ai une pensée préoccupée pour ceux qui, cherchant
un espace de paix, fuient leur vie familiale et professionnelle et expérimentent la
précarité de l’exilé. Même s’il semble difficile de trouver des solutions aux différents
problèmes qui touchent la région, on ne peut pas se résigner à la violence et à l’exaspération
des tensions. L’engagement pour un dialogue et pour la réconciliation doit être prioritaire
pour toutes les parties impliquées, et il doit être soutenu par la communauté internationale,
toujours plus consciente de l’importance pour le monde entier d’une paix stable et
durable dans toute la région. Mon Voyage apostolique au Liban, et par extension à
l’ensemble du Moyen-Orient, se place sous le signe de la paix en reprenant la parole
du Christ : « Je vous donne ma paix » (Jn 14, 27). Que Dieu bénisse le Liban et le
Moyen-Orient ! Que Dieu vous bénisse tous !