Benoît XVI nous parle des "jeunes églises", leurs qualités et défauts
Benoît XVI a reçu ce vendredi dans sa résidence de Castel Gandolfo les nouveaux évêques
qui participent actuellement à Rome à une formation à l’initiative de la Congrégation
pour l’évangélisation des peuples. 91 évêques récemment nommés, venus de 42 pays d'Afrique
(63 évêques), d'Asie (16 évêques), d'Amérique (6évêques) et d'Océanie (6 évêques).
Le Pape a exhorté les jeunes pasteurs, présents en terre de mission, à suivre les
traces du Christ, qui guide l’Eglise dans les moments de joies et de difficultés.
Il les a invités à porter sur le monde un regard de foi, à avoir un cœur généreux
pour entrer en communion avec tout homme.
« Les jeunes Eglises représentent
un signe d’espérance pour le futur de l’Eglise universelle », a souligné le Pape dans
son discours. "Vos communautés, a-t-il déclaré, ont presque toutes été fondées récemment,
elles présentent à la fois les qualités et les défauts liées à leur brève histoire
: le témoignage d’une foi joyeuse, vive et créative mais qui souvent n’est pas encore
enracinée. L’enthousiasme et le zèle apostolique alternent alors avec des moments
d’instabilité et d’incohérence. Apparaissent ici ou là frictions et abandons ».
Une
juste inculturation pour enraciner l'Evangile dans la culture des peuples
Benoît
XVI encourage donc ces jeunes Eglises à murir grâce à l’action pastorale mais aussi
grâce au don de la communion des saints, qui permet une osmose entre les Eglises de
traditions anciennes et les plus récentes. Le Pape insiste ensuite sur l’importance
de la formation des candidats au sacerdoce et sur la nécessité d’une « juste inculturation,
qui aide à l'incarnation de l'Evangile dans la culture des peuples et favorise l'enracinement
de ses principes. C'est un processus long et difficile qui ne doit aucunement compromettre
la spécificité et l'intégrité de la foi chrétienne".
Des environnements
difficiles, marqués par l'intolérance et le sectarisme
Benoît XVI s’attarde
ensuite sur les réalités dans lesquelles s’inscrivent ces communautés : « urgences
humanitaires, sanitaires et sociales auxquelles s’ajoutent discriminations culturelles
et religieuses, intolérance et sectarisme fruit du fondamentalisme qui révèlent des
visions anthropologiques erronées et qui conduisent à sous-évaluer ou même à méconnaitre
le droit à la liberté religieuse, le respect des plus faibles en particulier des enfants,
des femmes et des personnes handicapés ». Benoît XVI mentionne enfin les contrastes
qui existent entre ethnies et castes, sources de violences injustifiables. Il exhorte
alors les jeunes pasteurs à avoir confiance en l’Evangile, en sa force rénovatrice
et sa capacité à réveiller les consciences. La diffusion de la parole de Dieu, rappelle
le Pape, favorise la réconciliation et l'unité des peuples.