Pakistan : une nouvelle escorte spéciale pour Paul Bhatti
Paul Bhatti devra se déplacer sous escorte, pour des motifs de sécurité. Selon l'agence
vaticane Fides, sa vie serait menacée. Le conseiller politique pakistanais, frère
du ministre catholique assassiné en 2011, s’est engagé activement dans l’affaire de
l’adolescente trisomique chrétienne Rimsha, arrêtée il y a plus de deux semaines pour
blasphème. Lundi, Paul Bhatti aurait dû participer à un débat télévisé avec le vicaire
général du diocèse d’Islamabad, mais les services de sécurité lui ont déconseillé
de sortir.
L’imam qui avait accusé la jeune Rimsha a été arrêté. Les preuves
avaient été fabriquées. La jeune chrétienne serait victime d’un coup monté. Des spéculateurs
entendaient expulser les chrétiens d’un quartier populaire à la périphérie d’Islamabad
où les prix de l’immobilier ont augmenté sensiblement. L’avocat de l’accusée réclame
sa libération conditionnelle. L’audience prévue le 3 septembre a été reportée à vendredi
en raison d’une grève des avocats au Pakistan. Une affaire qui illustre le sort fragile
des minorités religieuses au Pakistan.
Au Pakistan, des imams attisent la
haine
Paul Bhatti redouble d’efforts pour libérer Rimsha et éviter un carnage.
Il est intervenu dès le début de cette affaire auprès des imams des trois grandes
mosquées du pays pour les inviter à calmer les esprits. Le pire a été évité. Abattu
en 2011, Shahbaz Bhatti militait pour la libération d’Asia Bibi. Son frère Paul Bhatti
se bat pour une réforme de l’enseignement religieux dans les écoles coraniques où
des imams attisent la haine contre les minorités. Aujourd’hui, sa propre vie est menacée.