L'indignation du patriarche de Jérusalem : un monastère a été vandalisé
Les chrétiens dans l’inquiétude et la consternation en Israël : des inconnus ont incendié
mardi avant l'aube une porte du monastère trappiste de Latroun. Des graffitis antichrétiens,
particulièrement haineux, ont été taggés sur les murs de l’édifice. La porte en bois
a été entièrement brûlée. Ce n’est pas la première fois que les chrétiens et leurs
lieux de culte sont attaqués, vraisemblablement par des extrémistes qui expriment
ainsi leur colère face au démantèlement des colonies juives illégales en Cisjordanie.
Les autorités catholiques haussent le ton
Dans un communiqué,
les plus hauts responsables catholiques de Terre Sainte, dont le Patriarche latin
de Jérusalem, Mgr Fouad Twal, font part de leur horreur et demandent aux autorités
israéliennes d’agir pour mettre un terme à cette violence insensée et assurer un enseignement
du respect dans les écoles pour tous ceux qui se réclament de cette terre. Les
signataires se demandent ce qui se passe dans la société israélienne d’aujourd’hui
pour que les chrétiens soient les boucs émissaires et la cible de tels actes haineux.
Pourquoi les coupables ne sont ni retrouvés ni traduits en justice et pourquoi ils
déchargent leur colère contre les chrétiens.
Les moines de Latroun ont dédié
leur vie à la prière et au labeur. Le monastère est visité par des centaines d’israéliens
juifs chaque semaine ; ils sont reçus avec charité et chaleur par les moines. Un certain
nombre de moines ont appris l’hébreu et encouragent la compréhension mutuelle et la
réconciliation entre juifs et chrétiens, selon les enseignements de l’Eglise catholique.
Une
politique du "prix à payer"
Selon l'AFP, parmi les slogans figurait le
nom de Migron, une colonie sauvage israélienne, la plus vaste et la plus ancienne
de Cisjordanie occupée, évacuée dimanche matin sur ordre de la Cour suprême d'Israël.
Des ultras de la colonisation israélienne mènent depuis des mois ce qu'ils appellent
une politique du "prix à payer", qui consiste à se venger sur des villageois palestiniens,
des lieux de culte musulmans et chrétiens des décisions gouvernementales qu'ils jugent
hostiles à leurs intérêts.
Le 20 février, des graffitis ont été découverts
sur les murs d'une église baptiste à Jérusalem-Ouest. Treize jours auparavant, des
inconnus ont inscrit "Mort aux chrétiens" et "Le prix à payer" sur un mur d'enceinte
du monastère de la Croix à Jérusalem-Ouest, la partie juive de la Ville sainte.
Ecoutez
sa Béatitude Mgr Fouad Twal, patriarche latin de Jérusalem, au micro de Manuella Affejee