Une cathédrale pour ne pas oublier les victimes des persécutions
Le cardinal Angelo Sodano, doyen du Sacré collège, est attendu au Kazakhstan du 5
au 9 septembre. En qualité de légat pontifical, il présidera la consécration de la
cathédrale de Karaganda. L’édifice, en style néo-gothique, sera dédié à Notre Dame
de Fatima. Pendant son séjour, le cardinal Sodano rencontrera le président Nazarbayev
et il visitera la Grande Mosquée et la cathédrale orthodoxe d’Astana. Une réception
sera par ailleurs donnée pour marquer les vingt ans de relations diplomatiques entre
le Kazakhstan et le Saint-Siège.
Dans une interview à l’agence Zenit, l’évêque
auxiliaire de Karaganda, Mgr Schneider souligne que la construction d’une cathédrale-sanctuaire
représente un signe et un moyen d’évangélisation silencieux mais puissant dans un
pays où les catholiques représentent moins de 2% de la population. Il s’agira également
d’un lieu de mémoire pour les innombrables victimes du régime communiste appartenant
à plus de cent ethnies différentes. Dans l’ère soviétique, le Kazakhstan devint un
lieu de déportation par excellence : celui qui s’opposait au régime communiste était
déporté dans les steppes immenses de l’Asie centrale, pour travailler dans les fermes
collectives.
Les déportations ont favorisé l'essor d'un renouveau spirituel
L’agence
vaticane Fides rappelle que parmi les déportés, il y avait des milliers de catholiques,
surtout de nationalité polonaise, ukrainienne, allemande, mais aussi lituanienne et
biélorusse. La ville de Karaganda était au centre d’une toile de camps appelée “Karlag”,
un des plus grands et horribles du point de vue de l’univers concentrationnaire soviétique.
Mais c’est justement là qu’est né un des centres spirituels catholiques de la région,
alors que beaucoup de prêtres déportés favorisèrent le jaillissement d’une église
clandestine.
Au Kazakhstan, les catholiques sont confrontés à des problèmes
quotidiens dus au manque de prêtres, aux distances énormes entres les communautés
pastorales, au manque de moyens financiers pour les œuvres sociales et éducatives
(la construction de la cathédrale a été financée grâce aux dons venus de l’étranger),
à l’émigration des jeunes et à un certain nombre de tracasseries administratives.
En revanche les rapports avec les orthodoxes sont fraternels et constructifs.