Les moines bouddhistes veulent chasser les Rohingyas de Birmanie
Chasser les Rohingyas de Birmanie. Des moines bouddhistes ont manifesté dimanche pour
le demander. Ils étaient des centaines à défiler dans les rues de Mandalay, une ville
du centre de la Birmanie. « Protégeons notre mère la Birmanie ». Voilà un des slogans
que l'on pouvait lire dans les rues de Mandalay. Pour les moines bouddhistes, deux
solutions sont acceptables. Expulser les rohingyas de Birmanie, ou bien les regrouper
dans des camps. Cette idée, ils l’ont reprise au président Birman lui-même, Thein
Sein. En juillet dernier, il jugeait impossible « d’accepter les Rohingyas entrés
illégalement, qui ne font pas partie de l’ethnicité birmane ».
Les Rohingyas
ne sont pas reconnus par l'Etat birman
C’est bien là le problème, cette
minorité musulmane, qui compte tout de même 800 000 membres en Birmanie, n’est pas
reconnu par l’état. Un Rohingyas n’est pas considéré comme un citoyen dans son pays.
Parlant un dialecte similaire à celui qui est parlé de l'autre côté de la frontière,
au Bangladesh voisin, les quelque 800.000 Rohingyas présents en Birmanie sont considérés
par le gouvernement et par de nombreux Birmans comme des immigrants illégaux. Même
le parti d’Aung San Su Ki, la célèbre opposante birmane, partage ce constat.
Les
bilans des affrontements en sont pas fiables
Au-delà des mots, les affrontements
sont très souvent violents.Les violences dans l'ouest ont suscité une vague de colère
à travers la Birmanie, où la population est majoritairement bouddhiste. Au mois de
juin dernier, au moins 90 personnes sont mortes dans des heurts entre bouddhistes
et musulmans dans l’ouest du pays, dans l’état Rakhine. Mais pour beaucoup d’associations
de défense des droits de l’homme, les bilans officiels sont bien en-dessous de la
vérité. Pour l’ONU, les Rohingyas représentent l’une des minorités les plus persécutés
dans le monde.
(Photo: manifestation de moines bouddhistes contre les Rohingyas)