Taïwan : dernier adieu à un cardinal discret mais héroïque
Des milliers de taïwanais ont assisté, ce samedi 1er septembre, aux obsèques du cardinal
Paul Shan, en présence du nonce apostolique à Taipei, du président Ma Ying-jeou ainsi
que du secrétaire de la Congrégation vaticane pour l’Evangélisation des peuples, Mgr
Tai-Fai Hon, du cardinal de Hong Kong, John Tong Hon, et de quelques membres de sa
famille. Sa sœur, qui réside en Chine continentale, n’avait pas pu le revoir depuis
1981.
Premier cardinal catholique de Taiwan, maître de sagesse et de fidélité
à l’Eglise, Paul Shan s’est éteint le 22 août à l’âge de 88 ans. Benoît XVI avait
exprimé sa profonde tristesse. Personnalité de grande envergure toujours restée dans
l’ombre, cet humble prince de l’Eglise était perçu par le régime de Pékin comme une
menace à sa souveraineté.
Les souvenirs du cardinal Zen
Dans
le blog du vaticaniste Sandro Magister, le cardinal chinois Joseph Zen, ancien évêque
de Hong Kong, rappelle que Paul Shan s’était battu, discrètement, pour la canonisation
des martyrs de Chine (elle a eu lieu le 4 octobre 2000), malgré l’inquiétude exprimée
par la diplomatie vaticane. Sa voix était calme et persuasive – se souvient le cardinal
Zen. De 1985 à 2001, quand la Congrégation pour l’évangélisation des peuples était
dirigée par le cardinal Tomko, le cardinal Shan était venu plusieurs fois à Rome pour
parler des problèmes de l’Eglise de Chine. Il a joué un rôle déterminant pour faire
connaître la situation.
Depuis le début de son pontificat, Benoît XVI a fait
preuve d’une grande sollicitude pour les catholiques de Chine. (Romilda Ferrauto
avec EFE/Sandro Magister)