Des émeutes secouent la ville côtière kényane de Mombasa, la 2° ville du pays, après
le meurtre d’un prêcheur musulman radical, accusé de liens avec les insurgés islamistes
somaliens shebab, un mouvement rallié à Al-Qaïda.
Des centaines de jeunes
du quartier où il prêchait ont semé la terreur, saccagé des voitures et des magasins
et incendié des églises. Plusieurs organisations musulmanes ont estimé que ce meurtre
était une nouvelle exécution extrajudiciaire et en rejettent la responsabilité sur
les autorités kenyanes. De leur côté les shebab ont appelé les musulmans à « se lever,
unis, devant l’infidèle, et prendre toutes les mesures nécessaires pour protéger leur
religion, leur honneur, leurs biens et leurs vies face aux ennemis de l'islam ».
Cinq
églises ont été brûlées ou pillées. Des leaders chrétiens ont menacé de poursuivre
le gouvernement kényan s'il n'agissait pas plus vite pour arrêter les violences. Le
vice-président du forum des églises de Mombasa a demandé aux responsables musulmans
de s’excuser publiquement auprès des chrétiens pour les attaques de lieux sacrés.
Interrogé par l’agence vaticane Fides, l’archevêque catholique de Mombasa, Mgr Boniface
Lele, s’est dit préoccupé ; mais il ne croit pas que ces incidents déplorables puissent
compromettre les relations islamo-chrétiennes au Kenya. Les auteurs des troubles représentent
une minorité radicale.
Le Kenya est un pays majoritairement chrétien, avec
une importante communauté musulmane le long de sa côte. Aboud Rogo Mohammed, le
prédicateur tué par balles lundi, était sous le coup de sanctions du Conseil de sécurité
de l'ONU et du Trésor américain qui lui reprochaient de menacer "la paix, la sécurité
et la stabilité de la Somalie en fournissant une aide financière, matérielle, logistique
ou technique aux shebab". (avec AFP/Fides)