La deuxième ville du Liban prise dans la tourmente de la crise syrienne
La guerre en Syrie embrase le voisin libanais où on compte plusieurs morts entre partisans
et opposants à Bachar al-Assad. Deux quartiers rivaux de Tripoli, la grande ville
portuaire du nord, sont secoués depuis cinq jours par la violence. Ce vendredi, la
mort d’un jeune cheikh sunnite, tué par un tireur embusqué, a provoqué une flambée
de violence. Les combats, menés à l’arme automatique et au lance-roquettes, ont causé
d’importants incendies.
Depuis le début de la crise en Syrie, il y a 17 mois,
des affrontements interconfessionnels secouent régulièrement Tripoli. Quinze personnes
avaient été tuées au début du mois de juin. Selon un quotidien libanais, ces événements
soulignent les vulnérabilités profondes du Liban et de la Syrie, mais aussi d’autres
pays arabes. Même si de nombreux observateurs avisés estiment qu’il n’y aura pas de
dérapage, les autorités libanaises tentent de reprendre la situation en main, déterminées
à éviter l’escalade de la violence qui aurait des effets dévastateurs. Le Premier
ministre libanais Najib Mikati s’est dit inquiet des tentatives d’entraîner le Liban
de plus en plus dans le conflit en Syrie.
Au Liban les chrétiens sont respectés
Dans
un article en première page, jeudi, l’Osservatore romano, le quotidien du Vatican,
notait, avec inquiétude, que l’Occident semble assister, impuissant, à la suprématie
des armes sur la diplomatie. Dans des propos rapportés par CNA, le Patriarche maronite
Bechara Rai a lui aussi déploré cette contagion. Les foyers de tensions sont exacerbés
par la guerre en Syrie - explique-t-il. Le Patriarche a exhorté les chrétiens à rester
unis et à continuer à lutter pour la paix, le progrès et la justice. Au Liban – a-t-il
dit – ils sont respectés et ne se sentent pas menacés.
En Syrie, le conflit
s’est encore durci. Ce vendredi, des obus et des roquettes se sont abattus sur des
bastions rebelles à travers le pays. La France a mis en garde contre toute importation
du conflit syrien. L’ONU a appelé la communauté internationale à soutenir davantage
le Liban face aux risques de déstabilisation liés aux retombées du conflit syrien.