2012-08-22 16:05:35

A Palerme, la mafia continue de sévir


Pas de répit à Palerme pour le centre d’accueil « Notre Père ». Il a été une nouvelle fois cambriolé. Les volets et les châssis des fenêtres ont été emportés par des « inconnus », probablement des petits délinquants à la solde de la Mafia. Ce centre a été fondé par le père Pino Puglisi tué en 1993 d’une balle dans la nuque, un crime commandité par deux boss. Quelques mois plus tôt, il avait inauguré cette structure pour accueillir les jeunes déshérités du quartier, victimes de l’influence du crime organisé. Il avait transformé sa paroisse en avant-poste de l’anti-Mafia. Benoît XVI a récemment donné le feu vert à sa béatification. Mais certains se demandent aujourd’hui si son sacrifice n’a pas été vain.

L'attaque contre le centre Notre Père est un nouvel avertissement. Au mois de mai dernier, des personnes non identifiées avaient fait irruption dans le centre, emportant toutes sortes d’objets. Les volontaires qui y travaillent sont régulièrement la cible d’intimidations. Le président, Maurizio Artale, ne cache plus sa lassitude et envisage de jeter l’éponge. Cela fait des années qu’il dénonce cette situation mais les agresseurs restent impunis. Il accuse les forces de l’ordre de sous-estimer ces actes de vandalisme dont le but est de provoquer la fermeture de la structure.

La Mafia est moins visible, mais toujours redoutable

La précarité, le chômage, la délinquance, la pauvreté, le clientélisme pèsent toujours sur le tissu social sicilien. La Mafia est moins visible, mais toujours redoutable. Lors de sa visite à Palerme, il y a près de deux ans, Benoît XVI avait encouragé les Siciliens à ne pas avoir peur du crime organisé et à ne pas céder au découragement face aux difficultés. Il avait cité l’exemple héroïque de don Pino Puglisi qui avait refusé de baisser la tête.

Longtemps enfermée dans une attitude de silence et de peur comme le reste de la population, l’Eglise sicilienne s’efforce, depuis quelques années, de promouvoir un travail d’éducation des consciences auprès des jeunes générations, surtout dans les quartiers laissés à l’abandon, fiefs historiques de la Mafia. Des prêtres s’efforcent de développer une conscience civique et de démystifier la Mafia qui commence à percevoir l’Église comme une institution antagoniste. L’action pastorale est difficile et les besoins restent immenses.








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