La paix menacée à Jérusalem : des chrétiens adressent une lettre ouverte à l'ONU
Pour une paix durable en Terre Sainte, il faut régler la question de Jérusalem, un
dossier sensible, particulièrement cher aux religions monothéistes.
Le mouvement
Pax Christi international (mouvement catholique pour la paix) et le Conseil
œcuménique des Eglises (communauté d’Eglises rassemblant presque toutes les traditions
chrétiennes du monde – l’Eglise catholique n’en fait pas partie) ont adressé une
lettre ouverte aux Nations Unies pour leur demander d’agir. Cette démarche conjointe
intervient à quelques jours de la 21° session du Conseil de l’ONU pour les droits
de l’homme qui se tiendra du 10 au 28 septembre à Genève.
Une ville spéciale
et menacée
Le texte rappelle que Jérusalem est une ville spéciale, en raison
de son importance religieuse et de son caractère pluraliste. Les signataires se disent
préoccupés par les violations des droits de l’homme et des législations internationales
qui menacent l’avenir pacifique de la Ville Sainte. Selon eux, ces menaces ne pèsent
pas seulement sur la population locale mais sur la communauté globale tout entière.
Il est essentiel d’assurer le respect des diversités nationales et religieuses.
Pax
Christi et le Conseil œcuménique des Eglises adressent trois requêtes au Conseil des
droits de l’homme de l’ONU : La liberté de circulation pour les habitants de Jérusalem
; La nomination d’un rapporteur spécial des Nations Unies pour la Ville Sainte
; L’adoption urgente d’une résolution garantissant le plein respect des droits
de l’homme et des législations internationales, surtout à Jérusalem Est, afin que
les habitants, quelle que soit leur religion, puissent y vivre, travailler et prier,
côte à côte, dans un climat de paix.
Un statut toujours disputé
Ville
Sainte pour chacune des trois grandes religions monothéistes, Jérusalem est au cœur
des luttes proche-orientales et son statut est toujours disputé. En 1947, dans une
résolution, l’Assemblée générale de l’ONU avait envisagé la création d’un secteur
de Jérusalem démilitarisé constituant une entité distincte sous l’égide du Conseil
de tutelle des Nations Unies, qui devait élaborer un statut pour Jérusalem et désigner
un gouverneur. Cette résolution n’a jamais été appliquée. La communauté internationale,
Etats-Unis compris, ne reconnaît pas la souveraineté de l’Etat hébreu sur la ville.
Le Saint-Siège préconise, pour sa part, un statut spécial, internationalement
garanti et déclare moralement et juridiquement inacceptable toute décision et action
unilatérale qui modifie son caractère spécifique et son statut. Il y a quelques mois,
le cardinal Jean-Louis Tauran, président du Conseil pontifical pour le dialogue interreligieux,
a réaffirmé que les négociations de paix au Moyen-Orient devaient aborder la question
du statut des lieux saints de Jérusalem.