Nagasaki. Un haut responsable du Vatican assiste aux commémorations
Le Japon a commémoré, ce jeudi 9 août, le 67e anniversaire du bombardement atomique
américain sur la ville de Nagasaki, trois jours après le bombardement d'Hiroshima.
Lors d’une cérémonie en hommage aux 74 000 victimes, le maire de la ville a appelé
à libérer le Japon de ses peurs nucléaires. Il a évoqué également les personnes dont
la vie a été bouleversée par la catastrophe de la centrale nucléaire de Fukushima,
en 2011. Pour la première fois, un membre de la famille du président américain Harry
Truman, qui avait pris la décision de larguer sur le Japon les premières bombes nucléaires
de l'Histoire, a participé aux cérémonies dans les deux villes martyres.
Cette
année, un haut représentant du Vatican a assisté lui aussi à la prière pour la paix
organisée par la ville de Nagasaki. Mgr Pier Luigi Celata, Secrétaire émérite du Conseil
pontifical pour le Dialogue interreligieux a par ailleurs concélébré la messe, dans
la soirée, dans la cathédrale de Nagasaki pour les victimes du bombardement atomique
et pour la paix. Le nonce apostolique au Japon, Mgr Joseph Chennot, était également
présent. Dans son message, Mgr Celata a condamné la barbarie de la guerre nucléaire
; il appelé les croyants des différentes religions à collaborer à la construction
de la paix, en apportant la contribution spécifique de leurs traditions spirituelles
: la compassion, la miséricorde, le pardon et l’amour ; des attitudes qui reflètent,
malgré leurs différences, une même conviction, à savoir que tous les êtres humains
appartiennent à une seule famille et participent au même résultat final. Pour les
chrétiens, la paix est un don de Dieu confié à l’engagement concret des hommes.
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Depuis
1981, chaque année entre le 6 et le 15 août, la Conférence épiscopale japonaise réfléchit
à son engagement pour protéger la vie et la Création. Depuis Fukushima, dénoncer l’utilisation
militaire du nucléaire ne suffit plus. Dans un message, les évêques s’opposent aussi,
désormais, au nucléaire civil, exhortant les politiques à ne pas faire primer la croissance
économique sur la protection de l’homme et de la Création. Ils évoquent aussi l’aide
dont les populations frappées par le séisme et le tsunami ont cruellement besoin. La
toute récente annonce par le Japon de la possibilité de se passer complètement de
l’énergie nucléaire d’ici 2030 est, pour la Conférence des évêques du Japon, une bonne
nouvelle. Mais pour l’Archevêque de Nagasaki, Monseigneur Joseph-Mitsuaki Takami,
le gouvernement s’est retrouvé bien malgré lui contraint à cette nouvelle politique.
Et quoi que ce gouvernement décide, il continuera de demander l’abandon total du nucléaire. Antonino
Galofaro l’a interrogé