Dossier : défection du Premier ministre syrien : les sunnites commencent à lâcher
al Assad
Journée noire pour le régime syrien de Bachar al Assad : le Premier ministre Riad
Hijab, sa famille, deux ministres et trois officiers de renseignement politique à
Damas ont fait défection. Ils ont quitté la Syrie dimanche soir pour se réfugier en
Jordanie. Ils doivent maintenant se rendre au Qatar qui abrite déjà de nombreux ex-cadres
du pouvoir syrien.
L’annonce en a été faite lundi par l’Observatoire syrien
des droits de l’Homme et a été confirmée par de nombreuses sources. Un peu plus tôt,
la télévision d’Etat avait annoncé que le chef du gouvernement avait été démis de
ses fonctions, dans une tentative de ne pas perdre la face vis-à-vis de la population
syrienne.
Riad Hijab, un sunnite, était en poste depuis le 6 juin dernier
quand Bachar al Assad l’avait désigné à l’issue des législatives du printemps dernier,
organisées alors que le pays est le théâtre de violence depuis un an et demi. Riad
Hijab était auparavant ministre de l’Agriculture. Sa fuite constitue la plus grosse
défection depuis le début de la révolte.
Ce rebondissement est analysé par
le porte-parole du conseil de sécurité nationale de la Maison Blanche comme la confirmation
que Bachar al Assad « a perdu le contrôle de la Syrie ». Pour le chef du Conseil national
syrien, qui regroupe la plupart des organisations de l’opposition extérieure, c’est
un signe de la « désagrégation » du régime. « C’est le début de la fin » a notamment
déclaré Abdel Basset Sayda, qui salue la défection du Premier ministre et qui appelle
tous les autres caciques du régime à faire de même.
Mais si les occidentaux
et l’opposition expriment leur satisfaction, la portée réelle de ce départ est moindre
qu’elle n’y parait. C’est l’avis de Fabrice Balanche, directeur du Groupe d’études
et de recherches sur la Méditerranée et le Moyen-Orient, le Gremmo Propos recueillis
par Xavier Sartre