Des pèlerins bavarois en fête ont convergé vers Rome en ce début du mois d'août. Objectif
: reconstituer un petit coin de Bavière à Castelgandolfo, la résidence pontificale
dans les environs de Rome où Benoît XVI, lui-même bavarois, passe l’été. Le clou du
pèlerinage : une manifestation musicale vendredi soir, avec des chants et des danses,
sous les auspices de l’archidiocèse de Munich que le Pape a dirigé dans les années
70 avant d’être appelé à la Curie romaine par Jean-Paul II. Une manière pour les bavarois
d’exprimer leur attachement à Benoît XVI. Un voyage musical pour recréer l’atmosphère
de la terre natale du Pape, mais aussi un itinéraire spirituel - indiquent les promoteurs.
A la fin de la représentation, Benoît XVI a chaleureusement remercié tous les
participants, en particulier le cardinal Marx, soulignant qu’il avait eu le sentiment
d’être « à la maison ». Sans être tapageuse - a-t-il commenté - la culture bavaroise
est pleine de gaité, de joie, qui découle de l’acceptation du monde, d’un oui intime
à la vie. Les Bavarois vivent en harmonie avec la Création et avec le Créateur. Certains
peuvent se demander - a reconnu le Pape - s’il est juste d’être aussi gai quand le
monde est plein de souffrance, quand il y a tant d’obscurité et de mal. La réponse
est oui : quand nous disons non à la joie, nous ne rendons service à personne ; nous
ne faisons que rendre le monde encore plus sombre. Nous (les Bavarois) vivons de la
joie qui vient de la bonté de Dieu et - a conclut Benoît XVI - nous essayons de la
transmettre aux autres, de repousser le mal et d’être des serviteurs de la paix et
de la réconciliation.
Sur notre antenne, l’archevêque de Munich a insisté
sur le succès de cette initiative qui a drainé des milliers de participants. Ils
sont partis par train spécial de Landshut, au cœur de la Bavière, guidés par le cardinal
Reinhard Marx. Parmi eux 450 Bayerischen Gebirgsschützen, les « chasseurs alpins
» de Bavière appartenant au corps caractéristique fondé au XVe siècle, et 150 bavarois
en costumes locaux traditionnels. Benoît XVI connaît bien l’histoire et les traditions
populaires de la Bavière avec son « cœur chrétien et catholique ». Le cardinal Marx
souligne qu’il était beaucoup plus facile que la Bavière aille jusqu’au Pape plutôt
que l’inverse.