Syrie : "une guerre très angoissante" selon un expatrié français

Les combats continuent à Damas où la situation s’est dégradée depuis l’attentat du 18 juillet qui a entrainé la mort de quatre responsables de l’appareil de sécurité syrien. Outre la violence des combats, les habitants doivent faire face à des difficultés d’approvisionnement et à une vie quotidienne désormais rythmée par la guerre. Après l’attentat, il y eu « deux, trois jours très difficiles, très pénibles où il était difficile de trouver des produits de première nécessité, du pain, de l’essence » explique Jean-Pierre Duthion, entrepreneur français qui vit dans le centre historique de Damas, joint par Radio Vatican.

Les nerfs des habitants sont mis à rude épreuve. « C’est une guerre très angoissante (...) qu’on entend beaucoup mais qu’on ne voit pas », souligne l’entrepreneur. Les explosions ont lieu le plus souvent la nuit et « on ne sait jamais d’où les bruits viennent, on a toujours des échos par des amis qui vous appellent ». Les Damascènes ont dû également changer leur rythme de vie. Habitués à vivre et à sortir la nuit, en raison des fortes chaleurs en journée, les gens rentrent désormais chez eux beaucoup plus tôt. « S’ils vont dans un café c’est forcément en bas ou à côté de chez eux, et ils ne restent pas dehors au-delà de 22h-23h », témoigne Jean-Pierre Duthion.

Selon l’entrepreneur, les affrontements entre forces du régime et insurgés toucheraient à présent des quartiers de la capitale syrienne qui avaient été jusqu’alors préservés. « Ce qui est vraiment nouveau depuis deux jours, c’est que cela s’est passé aux abords chrétiens de la vieille ville », explique-t-il.

« Ce sont des accrochages qui auraient eu lieu entre des membres de l’AFL et de l’armée régulière », continue-t-il. « D’après les témoignages que j’ai pu recueillir sur place, ce seraient des mercenaires étrangers, les gens m’ont dit qu’ils avaient un fort accent et que certains avaient été interpellés par la sécurité ».


Ecoutez l'entretien avec Jean-Pierre Duthion :
Propos recueillis par Antonino Galofaro