La contestation ne faiblit pas au Togo. La dernière manifestation à Lomé, samedi,
a rassemblé des milliers de personnes. Elle visait à dénoncer «l’impunité qui règne»
dans le pays depuis 20 ans, explique Jil-Benoît Afangbedji, avocat et un des créateurs
du collectif «Sauvons le Togo».
Le collectif, qui regroupe société civile
et partis de l’opposition, a organisé ces dernières semaines une série de manifestations
contre, notamment, l'adoption de nouvelles dispositions du code électoral par l'Assemblée
nationale.
Un opposant «lâchement abattu»
La manifestation de
samedi était plus particulièrement un hommage rendu à un opposant, Tavio Amorin, «lâchement
abattu» le 23 juillet 1992 par des forces de l’ordre, précise Jil- Benoît Afangbedji,
interrogé par Radio Vatican. «Ce n’est pas normal que des gens qui commettent des
forfaits ne soient pas poursuivis et condamnés, conformément à la loi», tempête l’avocat.
Le collectif «Sauvons le Togo» dénonce également le fonctionnement des institutions
et la détention qu'il juge illégale de Togolais à l’Agence nationale de renseignement
entre 2009 et 2011. «Les gens qui ont été gardés là-bas ont été exposés au soleil
des heures, sans (pouvoir nldr) bouger la tête, nus et couchés sur le plancher», témoigne
Jil-Benoît Afangbedji. Or, aujourd’hui ces « tortionnaires ont été identifiés et rien
ne leur a été fait, ce n’est pas normal », ajoute-t-il.
De nouvelles manifestations
à venir
Des élections législatives sont théoriquement prévues au Togo en
octobre, car aucune date n'a encore été annoncée pour la tenue du scrutin. Les dernières
législatives remontent à octobre 2007. D’ores et déjà, le collectif prévoit l’organisation
d’autres manifestations, également « à l’intérieur du pays».