L'Occident doit favoriser le dialogue en Syrie. Entretien avec Mgr Jeanbart
A Alep, la capitale économique syrienne, où la bataille pourrait être décisive pour
la survie du régime, les évêques catholiques se sont réunis pour débattre notamment
de la situation dramatique des déplacés et de l’avenir des communautés chrétiennes.
Une courte réunion prévue de longue date. Interrogé par l’Agence Fides, Mgr Jean-Clément
Jeanbart, archevêque d’Alep pour les Grecs catholiques, a affirmé que si l’Occident
veut rendre service à la population syrienne il doit encourager le dialogue entre
les parties et soutenir le plan Annan pour une solution pacifique. Il doit éviter
de soutenir les groupes armés car parmi eux se trouvent des fondamentalistes. Pour
Mgr Jeanbart, la population syrienne est divisée : aucun des belligérants n’a la majorité
absolue : la solution c’est donc le dialogue. Ce n’est pas en fournissant des armes
qu’on favorisera la démocratie. Quant aux chrétiens – explique-t-il – ils ont peur
de perdre ce qu’ils ont obtenu au cours des 70 dernières années : le respect du pluralisme
et la liberté religieuse. L’assemblée a décidé de convoquer une nouvelle rencontre
œcuménique avec tous les leaders chrétiens samedi, catholiques orthodoxes et protestants,
toujours au siège de l'archevêché grec-melkite. Ils prieront ensemble pour la paix
en Syrie et aborderont des questions urgentes comme la protection des chrétiens et
l’aide humanitaire à la population qui souffre. Manuella Affejee a interrogé Mgr
Jeanbart par téléphone
Ce vendredi,
le Primat de l’Eglise grec orthodoxe d’Antioche et de tout l’Orient, qui réside à
Damas a lui appelé à l’arrêt de toutes les actions hostiles d’où qu’elles viennent.
Selon Sa Béatitude le Patriarche Ignace IV d’Antioche, un nombre incalculable d’hommes,
de femmes et d’enfants, tombent tous les jours victimes des bombes. Dans un message,
envoyé à l’agence Fides, il affirme que « Les hôpitaux sont remplis de blessés et
le gémissement humain est devenu un gémissement permanent et ininterrompu ».
Caritas
suisse a lancé un appel urgent en faveur des réfugiés syriens. Des dizaines de
milliers de Syriens ont fui vers les pays voisins pour échapper aux violences et à
une situation humanitaire qui ne cesse de s’aggraver. Au Liban, en Jordanie, en Turquie,
en Irak, ils vivent dans une situation précaire, qui se détériore de jour en jour,
accueillis dans des hébergements de fortune, des garages ou des granges, dans les
écoles, les mosquées ou sous une tente. Pour l’essentiel, il s’agit de femmes, avec
des enfants, qui n’ont pris que le strict nécessaire. Ils ont épuisé toutes leurs
économies et ceux qui les accueillent ont des moyens largement insuffisants. Caritas
suisse a pris en charge plus de 3 000 réfugiés. Avec ses partenaires au Liban et en
Jordanie, elle distribue des denrées alimentaires, des vêtements, des couvertures…
mais les besoins se multiplient. Caritas Suisse lance un appel aux dons.