Il y a 60 ans, le 26 juillet 1952, Evita Peron mourait à Buenos Aires, à l’âge de
33 ans, mais son mythe perdure et s'étend bien au-delà des frontières de l’Argentine.
Un mythe nourri par sa fulgurante ascension sociale et par sa lutte en faveur des
déshérités. Appréciée, vénérée et parfois décriée, l’épouse du président argentin
demeure une icône. Elle a inspiré des ouvrages, des opéras et des films. Sa rencontre
avec Pie XII au Vatican avait suscité bien des commentaires, souvent mensongers. Un
de ses biographes, le diplomate et écrivain Domenico Vecchioni, a voulu rétablir la
vérité Hélène Destombes
Cinq ans avant
sa mort, en 1947, Evita Peron avait rendu visite au pape Pie XII. Sa visite s’inscrivait
dans le cadre d’une tournée retentissante en Europe, pour trouver des marchés aux
produits argentins. Cette femme charismatique, jeune et séduisante, fustigée par la
hiérarchie catholique argentine en raison de son passé, fut accueillie au Vatican
avec les honneurs dûs à sa fonction. Son époux, le président Peron, qui allait être
excommunié des années plus tard en 1955, avait, à cette époque-là, posé des gestes
appréciés au Vatican : sa lutte contre la séduction exercée par le communisme sur
la classe ouvrière argentine, le rétablissement de l’enseignement de la religion dans
les écoles publiques, sa disponibilité à accueillir, à la demande du Saint-Siège,
des réfugiés d’Europe de l’Est. L’entretien entre Pie XII et Evita Peron dura 30 minutes,
plus longtemps que de coutume. S’exprimant en espagnol, le Pape loua l’œuvre sociale
du président argentin et sa générosité à l’égard des pays ravagés par la guerre. Contrairement
à une idée répandue, l’audience ne fut pas un échec. Evita écrira même à son mari
qu’elle avait rencontré la sainteté au Vatican. (Source La Stampa)