Panique dans l'Assam en proie à des violences intercommunautaires
Des violences interethniques ravagent depuis vendredi l’Etat d’Assam, dans le nord-est
de l'Inde. Des centaines de maisons et de commerces sont en feu et les liaisons ferroviaires
sont coupées. Des dizaines de milliers d’habitants ont fui leurs villages. Des renforts
militaires ont été déployés, sans parvenir jusqu’ici à enrayer cette nouvelle explosion.
Dans cette région reculée, frontalière du Bangladesh, surtout connue pour ses plantations
de thé, deux communautés, l’une hindoue et chrétienne, l’ethnie Bodo, l’autre composée
d’immigrés musulmans, se disputent depuis des années la propriété des terres. L’agence
catholique Asia News fait état d’une grave crise humanitaire qui frappe en particulier
l’ethnie Bodo. Un prêtre de cette ethnie a accusé les immigrés musulmans d’avoir occupé,
avec le soutien des autorités locales, les terres de cette tribu autochtone qui ne
vivait que de l’agriculture et qui est désormais en proie à la famine. L’évêque catholique
du lieu déplore pour sa part cette violence insensée et incontrôlée, qui se répand
comme une traînée de poudre. Mais il nie toute connotation religieuse dans ce conflit.
L’Eglise catholique a mis en place des camps d’accueil, pour tous les déplacés,
sans discrimination. Elle s’efforce de construire des ponts de paix et de compréhension.